
© Midjourney x What's up Doc
Dans sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Michel Barnier avait promis « d’accélérer l’accès aux soins grâce à une loi infirmières, infirmiers » pour reconnaître « leur expertise » et leur offrir « un rôle élargi », une loi attendue depuis plus d'un an mais retardée par la dissolution de l'Assemblée nationale.
Ce sera « une étape majeure dans l'évolution de la profession », s'est réjouie lors d'une conférence de presse la présidente de l'ordre des infirmiers, Sylvaine Mazière-Tauran. Pour elle, dans les déserts médicaux notamment, et pour les sept millions de Français sans médecin traitant, les 640 000 infirmières françaises « faciliteront l'accès aux soins ».
La loi transformera notamment un décret vieux de 20 ans, qui liste les actes techniques mais « ne reconnaît absolument pas notre rôle réel », selon elle. Certains actes sont aujourd'hui réalisés « gratuitement », comme l'aide à la prise de rendez-vous, la coordination du parcours avec d'autres soignants, ou les « soins d'accompagnement et relationnels ».
L'Ordre souhaite la création de la consultation infirmière
L'ordre souhaite aussi la création « de la consultation infirmière », et la reconnaissance de la « notion de diagnostic infirmier », qui existe au niveau international.
Cette "consultation" permettrait par exemple de « faire un premier bilan de perte d'autonomie » chez une personne âgée, d'identifier chez un patient « les besoins de pansements de plaies », de « prise en charge de la douleur », ou encore « d'accompagner » un patient diabétique dans la compréhension de sa maladie, sa nutrition, ou l'activité physique adaptée, a-t-elle détaillé.
Les infirmiers veulent un accès direct sans passer par le médecin
Les infirmiers réclament aussi un « accès direct » dans leur champ de compétences, sans prescription médicale préalable, notamment pour la prise en charge des plaies, pour laquelle les infirmières doivent théoriquement attendre les prescriptions pour commencer les soins, et voudraient pouvoir prescrire elles-mêmes le matériel nécessaire.
Les infirmières pourraient aussi « réaliser certaines actions de dépistage » notamment du cancer colorectal, les infirmières scolaires pouvant dépister des « problèmes de santé mentale » et les infirmières puéricultrices obtenir un rôle accru dans « l'accompagnement à la parentalité », a-t-elle proposé.
Dans une récente tribune dans le journal Marianne, 19 associations et syndicats infirmiers appellent les parlementaires à « soutenir » la future « loi infirmière », en veillant à « améliorer les conditions d'exercice » et « la rémunération », sans oublier la formation, qui pourrait passer de trois à quatre ans.
Avec AFP