Les généralistes sont d'humeur maussade

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Les généralistes sont d'humeur maussade

Fin avril, l’observatoire des professions libérales de santé publiait ses chiffres 2016 sur le moral des professionnels de santé. Résultat, les généralistes sont à la traîne.

Généralistes, comment allez-vous ? C’est l’une des questions à laquelle a répondu, fin avril, l’observatoire des professions libérales de santé de CMV Médiforce, une société qui propose des solutions de financements aux professionnels de santé. Dans cette étude, près de 500 professionnels de la santé ont été interrogés dans toute la France, dont 65 médecins généralistes. Conclusion ? Les généralistes pourraient aller mieux.

Sur une échelle de 1 à 10, ils attribuent la modeste note de 4,5 à la situation générale actuelle de leur profession. Une légère baisse par rapport à l’année dernière (4,6). De leur côté, les infirmiers, les vétérinaires et les kinés semblent plus heureux avec des moyennes respectives de 5,4, 5,6 et 5,7. L’observatoire s’est également intéressé à leur vision de l’avenir. Et avec une note de 3,8 sur 10 celle-ci ne semble pas optimiste pour les généralistes. Ils sont par ailleurs 69 % à livrer une note comprise entre 1 et 4. « L’avenir de la médecine libérale est derrière nous », regrette un généraliste de 55 ans du Bas-Rhin interviewé.

Trop de paperasses

Mais pourquoi tant d’insatisfaction ? Selon l’observatoire, les praticiens en auraient marre des politiques de santé et des contraintes administratives. « Contraintes croissantes », « flicage insupportable des caisses », « sur-pouvoir des mutuelles » ou encore « mauvaise foi de la CPAM, qui use de son pouvoir de sanction de façon exorbitante », les mots ne manquent pas pour décrire la lassitude des soignants.

« L’évolution va vers la mise en place d’un contrôle administratif étouffant, ce qui génère de nombreuses incidences négatives. Non seulement cela n’assure pas une meilleure prise en charge, mais c’est le temps passé auprès des patients qui en pâtit », invoque un autre généraliste du Morbihan. Au final, 72 % des professionnels de santé libéraux estiment ne plus vraiment faire leur métier.

Par ailleurs les horaires (55 %), les conditions de travail (54 %) et les perspectives d’évolution dans le métier (51 %) sont aussi sources de frustration pour les médecins. Pour remédier à leur situation, bon nombre de généralistes envisagent même de nouveaux modes d’exercice. Ainsi, 28 % des sondés sont tentés par le salariat alors qu’ils ne sont que 3 % à être salariés aujourd’hui.

Y’a de l’espoir

Heureusement, tout n’est pas perdu. Déjà, 63 % des praticiens se disent globalement satisfait de leur travail actuel. L’enthousiasme est d’ailleurs plus marqué chez les jeunes. Ensuite, les généralistes sont 79 % à être fiers de leur métier et 75 % en soulignent l’intérêt. Mais surtout, plus de la moitié (57 %) conseilleraient à un jeune d’exercer la médecine générale en libéral, soit 14 points de plus qu’en 2015. Espérons que cela ira mieux en 2017…

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