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Les femmes victimes d'un infarctus sont prises en charge en moyenne 30 minutes plus tard que les hommes, puis elles pâtissent d'un retard de diagnostic des services d'urgence, tandis que leur mortalité hospitalière est plus de deux fois supérieure (9,6% contre 3,9%) à celle des hommes, constate le rapport de l'Académie de médecine publié lundi.
En outre, elles bénéficient « significativement moins » que les hommes du traitement optimal post infarctus recommandé en Europe et aux Etats-Unis, incluant statines et bétabloquants, ainsi que de l'accès à la réadaptation.
Ces inégalités et cette surmortalité existent dans les mêmes proportions aux États-Unis et au Moyen-Orient.
Pour expliquer ces retards, l'Académie évoque notamment des différences anatomiques entre les artères coronaires des femmes, « plus petites et plus sinueuses » que celles des hommes, qui peuvent compliquer le traitement immédiat et « augmenter le taux de complication » chez elles.
D'autant qu'elles sont sous-représentées dans les études note le rapport, appelant à développer une recherche spécifique aux femmes dans le domaine des maladies cardiovasculaires.
Mieux former les cardiologues
Le rapport préconise de mieux former les cardiologues aux causes particulières de l'infarctus chez la femme, d'autant que, source de « préoccupation majeure », l'incidence de l'infarctus chez les femmes jeunes non ménopausées a bondi de 25% ces dernières années en France - comme dans d'autres pays.
La perception de l'infarctus, comme une maladie « principalement masculine » explique que les femmes, peu conscientes d'être exposées à ce risque, appellent les services médicaux d'urgence plus tardivement, dit le rapport.
Or ces derniers « ne pensent pas à la possibilité qu'une femme non ménopausée puissent être victime d'un infarctus » : ils doivent être sensibilisés aux « facteurs de risques spécifiques aux femmes », peu recherchés.
Des protocoles de soins tenant compte des particularités anatomiques et des causes spécifiques de l'infarctus chez les femmes doivent voir le jour et les techniques de prise en charge être améliorées, dit le rapport.
Un facteur de risque peu connu doit être recherché : les femmes victimes de violences physiques ont une « augmentation significative » de maladie cardiovasculaire.
Chaque jour en France, 200 femmes décèdent d'une maladie cardiovasculaire.
Avec AFP
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