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« La mesure de la vitesse de sédimentation n’a pas démontré d'intérêt médical dans les indications évaluées et recommande d’arrêter sa prescription et son utilisation, quelle que soit la situation clinique », annonce dans un communiqué la HAS, dont les recommandations n'ont qu'une valeur consultative mais sont généralement suivies par l’État.
La vitesse de sédimentation est un test réalisé à partir d'une prise de sang. Celui-ci est placé dans un tube et l'on mesure à quelle vitesse les globules rouges tombent au fond. L'objectif est de mesurer le degré d'inflammation dans l'organisme; une réaction inflammatoire accélérant la vitesse à laquelle les globules rouges se sédimentent.
« Cette mesure a été très largement utilisée depuis plusieurs décennies », souligne la HAS, notant néanmoins qu'elle devient de moins en moins fréquente.
Elle sert notamment à des bilans de routine chez des patients ne présentant aucun symptôme particulier. Selon la HAS, elle a été effectuée à 16 millions de reprises en 2023, coûtant 12 millions d'euros à l'Assurance maladie.
Manque de précision et de réactivité
Or, juge l'autorité, ce test apparaît désormais largement obsolète, en raison de ses nombreuses lacunes. D'abord, il manque de précision : si on le réalise plusieurs fois sur un même échantillon, on constate que les résultats varient beaucoup.
Ensuite, il manque de réactivité. L'inflammation met longtemps à se traduire par une vitesse de sédimentation plus élevée. On peut donc avoir des résultats normaux alors qu'une inflammation est en cours.
Enfin, il manque de spécificité. D'autres facteurs, à commencer par l'âge et le sexe, peuvent jouer sur la vitesse de sédimentation, ce qui limite sa portée comme indicateur de la seule inflammation.
La HAS appelle donc à privilégier d'autres tests, qu'elle estime plus performants, comme le dosage de la protéine C-réactive (CRP). Elle souligne qu'ils sont déjà remboursés par l'Assurance maladie.Avec AFP
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