Le syndicat de médecins généraliste MG France en a déjà assez, de la téléconsultation, dans sa forme actuelle. Plus exactement, MG France est agacé par les détournements mercantilistes de la téléconsultation par des sociétés peu scrupuleuses du parcours de soins. « Certaines entreprises qui voudraient faire de la médecine un commerce se servent abusivement des dispositions dérogatoires prévues par l’avenant 6 pour contourner les règles conventionnelles, faisant courir au patient le risque de se voir refuser le remboursement des soins », se désole le syndicat de médecins généralistes. Car l’article 6 de la convention stipule bel et bien que la téléconsultation, à l’instar de la consultation, doit s’inscrire dans le parcours de soins.
MG France veut une évaluation
Contacté par Wud, le Dr Jean-Louis Benssoussan de MG France, abonde : « La téléconsultation n’est en théorie pas possible en l’absence de médecin traitant. Mais certaines sociétés contournent le parcours de soins en s’appuyant sur une dérogation de l’article 6, qui rend possible la téléconsultation sans médecin traitant, en cas d’urgence. C’est une pratique abusive, qui remonte de plus en plus souvent du terrain, de nos adhérents ». Sans nommer les sociétés commerciales responsables de tels abus, le Dr Benssousssan souhaite mettre un terme à ces pratiques : « Nous pouvons fort bien demander une évolution de la convention médicale, pour faire en sorte que ce genre d’abus cesse. » Il est en effet prévu de tirer un bilan de la mise en place de la téléconsultation, et l’assurance maladie devra présenter des données chiffrées aux partenaires conventionnels. La Convention stipule en effet qu’«en fonction des résultats observés, les partenaires conventionnels se réservent la possibilité de redéfinir, à partir de 2020, le périmètre, les modalités de réalisation et de tarification des actes de téléconsultation et de téléexpertise ». Sur les réseaux sociaux, la polémique a pris un autre tour, les syndicats signataires de la Convention étant mis en accusation par ceux qui se sont abstenus.
Que n’avez vous pas réagi pareillement qd nous avons dénoncé cela avant puis à la signature de l’avenant 6 . Nous exagerions à vous entendre...
Que ceux qui ont signé l’av 6 et ses exceptions demandent sa modification c’est bien... Ne pas avoir permis celles ci eut été mieux.— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) 15 février 2019
MG France et l’Ordre des médecins ont pour leur part accusé les détracteurs de la convention d’attiser les peurs et de caricaturer :
Au lieu de juste surfer sur les peurs... il faudrait lire l’avenant en entier ! Par exemple l’article 28.6.1.2 qui explique comment doivent être prises en charge ces exceptions : pas par des plateformes mais par l’organisation territoriale des médecins eux-mêmes. Point crucial !
— Théo Combes (@DrTCombes) 16 février 2019
C’est vous @SCONTARD et @Drmartyufml qui proférez qui inexactitudes. Il n’y a aucune raison que la Sécu rembourse des téléconsultations hors médecin traitant, autre spécialiste habituel, CPTS, ESP, MSP, centre de santé -> le problème est là avec de « pseudo-centres de santé »
— Théo Combes (@DrTCombes) 16 février 2019
Pour le Dr Jean-Jacques Fraslin en revanche, très actif sur les réseaux sociaux, le ver était dans le fruit,
La clause "dont le médecin traitant n’est pas disponible dans le délai compatible avec leur état de santé" permet toutes les dérives. pic.twitter.com/KABHbKa6Zb
— Jean-Jacques Fraslin (Le retour) - No #FakeMed (@Fraslin) 17 février 2019