Les candidats à la présidentielle caressent les cliniques dans le sens du poil

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Alain Juppé et Francois Fillon aux rencontres de la FHP

Les candidats à la présidentielle caressent les cliniques dans le sens du poil

Deux des principaux candidats à la primaire de « Les Républicains » étaient hier matin aux rencontres de la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP). Ils y ont fait les yeux doux aux cliniques… ce qui n’est pas inintéressant pour les médecins.

 

Les élections approchent. Pas les régionales, les présidentielles. Et cela commence à se sentir lors des grands événements du monde de la santé. C’est ainsi qu’hier matin, lors des rencontres de la FHP qui s’ouvraient à Paris, la personnalité qui a inauguré l’événement en compagnie du maître des lieux Lamine Gharbi était… Alain Juppé. Et moins d’une heure après son intervention, c’est son concurrent François Fillon qui prenait le micro.

Les médecins pourraient considérer que ce duel à distance ne les concerne que de très loin. Et ils n’auraient pas tout à fait tort : devant la fine fleur des cliniques françaises, les deux « wannabe-président » sont restés très généraux.  « Je souhaite faire de la santé l’un des piliers de notre pays », a attaqué Alain Juppé. « Avec le travail, le logement, et l’éducation, la santé est l’une des questions fondamentales qui intéressent les Français », a renchéri son concurrent.

Des nuances ont bien sûr émergé entre les deux hommes. Si Alain Juppé, fidèle à son image modérée, a insisté sur la notion d’équilibre, François Fillon a mis en avant la dimension libérale de son projet. Mais concrètement, les deux anciens premiers ministres sont d’accord sur l’essentiel. La loi Touraine ? Ils l’abrogeront. Les 35 heures ? Ils les supprimeront. L’ambulatoire ? Ils le développeront. Les médecins ? Ils les chouchouteront.

Promesses

« Il faut donner envie aux jeunes de devenir médecin et de s’installer », a par exemple lancé celui qui occupa Matignon sous Jacques Chirac. « L’Etat doit laisser les professionnels de santé faire leur métier comme ils l'entendent », a asséné celui qui en fut le locataire sous Nicolas Sarkozy. Et les rivaux de se rejoindre pour juger que la rémunération des praticiens est insuffisante...

En deux courtes interventions, les participants aux rencontres de la FHP ont donc entendu beaucoup de promesses… Celles-ci n’engagent que ceux qui les écoutent, dit l’adage. Mais la cour que les deux candidats ont faite hier aux établissements privés, et par leur intermédiaire aux médecins, pourrait être le signe que quelque chose est en train de changer : et si, pour une fois, la santé devenait un enjeu électoral ?

Source:

Adrien Renaud

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