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La SFPT alerte dans un communiqué, sur les risques de cette substance "premier médicament qui a été au centre de la crise des opioïdes aux États-Unis". "Sa prescription en France suit une progression inquiétante alors qu'elle ne présente pas d'avantage pharmacologique par rapport à la morphine"
L'oxycodone pourrait être "plus addictogène" que la morphine, considère la SFPT, et n'a aucun avantage en termes d'effets indésirables fréquents.
L'implication de cette substance dans les décès toxiques par antalgiques (DTA) a quadruplé entre 2013 et 2017. En 2019 en France, 23 de ces décés impliquaient l'oxycodone.
"Après une opération, 15 jours sous un opiacé, c'est suffisant", explique le document.
"Nous voudrions voir s'il y a une portion de population qui reçoit des prescriptions plus longues, ce qui pourrait faire penser à un mésusage, voire à un trouble de l'usage", a expliqué à l'AFP le Pr Francesco Salvo, responsable du centre régional de pharmacovigilance de Bordeaux (sud-ouest).
600 000 personnes sont mortes d’overdose d’opiacés en 20 ans
Interrogé sur la politique commerciale des laboratoires comme possible origine à cette hausse, Francesco Salvo a estimé ne pas avoir "de preuve". "Mais je ne peux pas l'exclure au vu de ce qui s'est passé avec les opiacés dans l'histoire de la médecine", note-t-il.
Laboratoires et distributeurs pharmaceutiques aux États-Unis sont accusés d'avoir, à partir de 1996, fait la promotion agressive d'antidouleurs aux opiacés comme l'oxycodone.
Leur dangerosité a éclaté au grand jour au milieu des années 2010 avec une explosion des overdoses liées aux opiacés, qu'il s'agisse de médicaments prescrits ou de drogues de synthèse comme le fentanyl. Environ 600 000 personnes en sont mortes en 20 ans.
Avec AFP
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