L'artiste / Anesthésiste

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Rencontre avec Florence Cortot

L'artiste / Anesthésiste

Florence Cortot est à l'affiche au théâtre Le Bout à Paris pour encore deux représentations : ce soir et jeudi 27 août. What's up doc a vu le spectacle, et a aimé. Interview de l'artiste/anesthésiste, où elle nous parle de la conciliation de ses deux métiers.

WUD Vous êtes anesthésiste, et humoriste, qu’est-ce qui vous a décidé à monter sur scène ?
FC Faire du théâtre est quelque chose que j’avais en moi depuis longtemps. J’en avais fait un peu à l’école, et j’avais vraiment adoré. J’ai eu le déclic au passage de la trentaine en fait. Arrivée à la fin de mes longues études qui m’ont complètement absorbée, j’avais passé ma thèse, j’étais à la fin d’un cycle. Je me suis dit que le temps passait et qu’il était temps de faire quelque chose que j’avais vraiment envie de faire, en plus de mon métier de médecin.

Votre spectacle est-il très relié à la médecine ?
Le spectacle s’inspire un peu de mon expérience médicale, mais pas seulement. Je parle de moi, j’incarne certains personnages que j’ai pu rencontrer en tant que médecin, mais il y a aussi des personnages de femmes qui n’ont rien à voir. Le thème du spectacle n’est donc pas uniquement médical.

Vous mettez tout de même en avant votre métier d’anesthésiste dans la communication pour le spectacle. Le public est-il essentiellement médical ?
Au début oui, mais maintenant ça commence à changer. Le bouche à oreille se fait, et j’en suis heureuse. Ce n’est pas un spectacle réservé à la communauté médicale.

Comment faites-vous pour concilier votre métier et la scène ?
Je travaille à mi-temps, c’est donc gérable. Je suis anesthésiste quelques jours par semaine à l’hôpital de Roubaix, et le reste du temps, je le consacre à l’écriture, la répétition, et la communication.

Comment ça se passe avec vos collègues? Est-ce qu’ils savent que vous êtes humoriste ?
Oui, tous les collègues sont au courant, ils sont d’ailleurs venus voir le spectacle, et ils sont tous derrière moi. Au départ ils ont été surpris de ce choix, puis bienveillants, parce qu’ils ont vus que ça me plaisait et que j’essayais de faire ça sérieusement. Que ce n’était pas juste une lubie.

Pourquoi ont-ils été surpris ?
Parce que c’est quand même à l’opposé du métier de médecin, et qu’au quotidien, j’ai plutôt la réputation d’être quelqu’un d’assez sérieux et réservé. Donc, me voir entre le travail et la scène, il y avait un décalage énorme, qui les as un peu saisis. Mais maintenant ils s’y sont fait et ont compris que c’étaient deux facettes de ma personnalité et que je restais toujours la même.

C’est donc complètement assumé ?
Oui, tout à fait. Au travail, je fais très attention à rester la même, à être sérieuse, à ne pas faire de grosses blagues. Je ne voudrais pas qu’on puisse me dire que je prends mon métier par-dessus la jambe, parce qu’il y a autre chose. Mais finalement je n’ai pas besoin de me forcer.

Est-ce que c’est une façon pour vous de prendre du recul, par rapport à votre métier d’anesthésiste ?
Oui, je pense que c’est une manière de s’évader, effectivement. C’est aussi pour moi un moyen de faire quelque chose de moins sérieux que la médecine. Je voulais éviter la routine, faire quelque chose de créatif où je puisse m’exprimer. C’est une façon d’apporter un peu de légèreté au métier, qui peut être assez lourd.

 

Pas avec n'importe qui, les jeudi 20 et 27 août à Paris au théâtre Le Bout, métro Pigalle,

et au Spotlight à Lille le 9 septembre.

 

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Source:

Cécile Lienhard

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