L’absentéisme augmente de 26 % chez les professionnels de santé du privé

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L’année 2020 a été marquée par une augmentation de l’absentéisme selon les résultats du sondage réalisé par la société de courtage Gras Savoye Willis Towers Watson. Une hausse particulièrement visible chez les soignants du secteur privé. 

L’absentéisme augmente de 26 % chez les professionnels de santé du privé

Comme chaque année, la société de courtage Gras Savoye Willis Towers Watson réalise son étude quantitative sur l’absentéisme. Pour arriver à ses conclusions, 350 000 salariés ont été suivis sur une période de 5 ans, dans divers secteurs d’activité.

Le constat général qui se dégage est une hausse de l’absentéisme, constante depuis 2016 et qui accuse un important saut en 2020. Un schéma qui s’explique notamment par la crise sanitaire.

« Il semblerait que le dispositif d’indemnisation des arrêts dérogatoires pour motifs d’enfants non scolarisés, de personnes vulnérables ou encore de proches de personnes vulnérables, mis en place durant la crise sanitaire soit un facteur prépondérant de l’augmentation des arrêts maladie (+ 25 % en 2020) », peut-on lire dans le communiqué. 

Les non-cadres sont deux fois plus impactés que les cadres par la crise sanitaire. Cela peut s’expliquer par la « pénibilité de certaines professions et de l’impossibilité de télétravailler à domicile. »

Du côté des établissements de soins et professionnels de santé (dans le secteur privé) la hausse est particulièrement élevée avec + 26 % d’absentéisme. Un chiffre qui pourrait s'expliquer par plusieurs pistes. L’étude révèle notamment qu’il y a plus d’absentéisme chez les non-cadres et que les femmes sont plus touchées que les hommes. Or, ces deux groupes sont très présents chez les professionnels de santé.

« Il y a également une charge mentale chez les soignants. On choisit cette profession parce qu’on a un très fort taux d’engagement, donc on met du temps à s’arrêter, et quand on le fait, c’est qu’il y en a vraiment besoin, et donc la durée est plus importante. De plus, des postures de travail, des gestes répétitifs révèlent une pénibilité, à laquelle on peut assortir des effectifs à flux tendus, avec une pression temporelle assez forte », nous résume Noémie Marciano, Directrice Offre de Conseil Health & Benefits de Gras Savoye Willis Towers Watson.

Un état des lieux, et puis après ?

« Un des premiers accompagnements est de prendre conscience du sujet, d’avoir un suivi de son taux d’absentéisme ainsi que les typologies de métiers les plus impactées, pour affiner et essayer de comprendre, voir ce qui fonctionne dans les secteurs où il y a moins d’arrêts. Suivre les chiffres, c’est savoir où il faut agir », précise Noémie Marciano.

« Ensuite, en fonction, on peut aller plus loin, interroger les métiers en souffrance, comprendre ce qui selon eux peut expliquer un absentéisme important, cela peut être un manque de reconnaissance financière ou humaine, des relations avec le management, une désorganisation du service... », poursuit-elle.

Avant de conclure : « On ne voit pas encore les effets, ce sont des sujets qui prennent du temps mais il y a une véritable prise de conscience des RH, pour essayer de comprendre ce phénomène et y mettre fin. On a besoin de notre capital humain, c’est un sujet à ouvrir. Il l’a été peut-être un peu tard mais c’est important que ça se fasse ».

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