Une fois n’est pas coutume : les sept ordres de santé ont décidé d’unir leurs voix. Dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche ce week-end, l’Ordre des médecins, des chirurgiens dentistes, des pharmaciens, des sages-femmes, des masseurs-kinésithérapeutes, des pédicures-podologues et des infirmiers ont appelé « l’ensemble des soignants à se faire vacciner ».
« Seuls 40 % des personnels des Ehpad et 30 % des soignants en établissements hospitaliers et de ville ont reçu au moins une dose du vaccin à ce jour. C’est beaucoup trop peu », soulignent-ils, tout en rappelant que les professionnels de santé sont « les plus exposés au virus, tout en étant au contact des populations les plus fragiles ».
Pour eux, pas de doute : la vaccination des soignants relève d’un « devoir déontologique » nécessaire pour endiguer la propagation de l’épidémie. « Cela relève de leur devoir déontologique, protéger leurs patients en toutes circonstances, et parce qu’il est impératif qu’ils puissent eux-mêmes se protéger contre le virus, ainsi que leurs proches », argumentent-ils.
Une déclaration concertée qui intervient seulement quelques heures après la communication du Conseil de l’Ordre. Ce samedi 6 mars, le CNOM évoquait que la vaccination contre la Covid relevait d’une « exigence éthique », accompagnée d’un « devoir d’exemplarité ». « En se vaccinant massivement, [les médecins] apportent à tous une preuve supplémentaire de leur engagement et de l’urgence pour tous à adhérer aux vaccins pour que nous sortions enfin de cette épidémie dramatique », écrivait l’Ordre.
La question de contraindre légalement les soignants à se faire vacciner est donc plus que jamais d’actualité. En Conseil de défense mercredi dernier, le Président de la République évoquait déjà cette possibilité. Ce lundi 8 mars, le porte-parole du gouvernement en a remis une couche dans les colonnes du Parisien. « On fait d'abord le choix de la confiance, mais cela reste une possibilité », a-t-il assuré.
Outre la voix des ordres de santé ou du gouvernement, c’est pourtant d’abord, rappelons-le, celles des premiers concernés qu’il est nécessaire d’écouter.
Note DGS hier: la livraison des vaccins aux généralistes est bloquée 1 semaine pour livrer les pharmaciens.
La vaccination par le MG se rodait. N'y a t il pas un risque de la désorganiser ?
Une vraie stratégie ne serait-elle pas préférable à une gestion à la petite semaine ? pic.twitter.com/nnq6M96hOT
— 🇫🇷 🇪🇺 Pr Philippe Juvin, MD PhD (@philippejuvin) March 8, 2021