La réalité virtuelle au secours des seniors

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Papi et mamie dans le turfu

La réalité virtuelle au secours des seniors

One caring team, une startup basée à San Francisco, utilise depuis 2015 la réalité virtuelle pour soigner les seniors souffrant de solitude. Affublés de leur casque, ces retraités 3.0 s’évadent loin, très loin des murs de leur clinique sans quitter leur fauteuil.

Jusqu’ici, pour soigner les séniors, vous pensiez paracétamol, amlodipine ou benserazide. Depuis 2015, la société californienne One caring team propose Aloha VR, un programme de réalité virtuelle qui permet à nos aînés d’explorer des destinations paradisiaques sans quitter leur domicile. La réalité virtuelle est bel et bien en train de faire son entrée dans l’arsenal thérapeutique.

« Plus d’une centaine d’articles de recherche clinique démontrent une corrélation positive entre l’utilisation de la réalité virtuelle et la gestion de la douleur chronique, de l’anxiété et de la dépression »,  explique le Dr Sonya Kim médecin et fondatrice de One caring Team. « Une amélioration de la qualité de vie des patients réduit le nombre de visites inutiles aux urgences et de réadmissions à l’hôpital » ajoute-t-elle.

Aloha VR est actuellement testé lors de sessions privées ou au cours de thérapies de groupe organisées dans certains centres de la baie de San Francisco. Il s’adresse aux personnes âgées atteintes de démence, d’anxiété ou d’ennui.

Voyager à domicile

Une fois qu'il a chaussé son casque de réalité virtuelle, l’utilisateur est transporté au cœur d’une scène idyllique à base de plages de sables fins, de musique relaxante et de mots apaisants qui apparaissent sous la forme de pop-ups. Une version sans texte existe également pour les patients atteints de troubles cognitifs.

« Cette méthode évite les effets secondaires causés habituellement par les produits pharmaceutiques », commente Sonya Kim. Il n’y pas d’âge limite pour bénéficier du programme, mais certaines conditions sont tout de même à remplir : tolérer le poids du casque virtuel, avoir une vision suffisante pour être en mesure de se concentrer sur l’écran, et être capable de percevoir les couleurs.

Concernant le motion sickness ou « mal de la réalité virtuelle », responsable d’épisodes de nausées et de vomissements, Sonya Kim se veut rassurante. « Cela apparaît lorsque l'utilisateur déplace sa tête trop vite et que l'ordinateur ne génère pas les images assez rapidement », précise-t-elle. « Pour notre usage, il n'y a aucune raison de déplacer sa tête brusquement et nous utilisons un ordinateur très puissant. Aucun patient n’a ressenti de gêne jusqu’ici. »

 Cap sur l’Europe

Actuellement en phase d’essais cliniques, le programme est testé sur 30 volontaires. « Dans un mois, nous passerons à la phase bêta et porterons le nombre de patients à 100 », annonce Sonya Kim. « Notre prochaine étape sera d'étendre Aloha VR à Los Angeles et Seattle. Nous recevons également des demandes de la Côte Est, d’Hawaii et de la Chine. »

Par ailleurs, l’entreprise américaine souhaite exporter sa méthode en Europe. « Les règles de sécurité et de confidentialité des patients sont différentes outre-Atlantique », remarque-t-elle. « Nous devons trouver les bons partenaires pour nous aider avec les lois et les coutumes européennes. » Distraire nos retraités avec Des chiffres et des lettres deviendra peut être un lointain souvenir...

 

Source:

Im`ene Hamchiche

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