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1 992 incidents ont été signalés en 2024, soit une progression de 26% par rapport à 2023, selon l'observatoire annuel de la sécurité des médecins, publié par le Conseil de l’Ordre des médecins, en partenariat avec l’entreprise de sondages Ipsos.
La progression suit donc la même tendance que l’année passée, qui avait vu une hausse de 27% des incidents déclarés, par rapport à 2022.
Comme les années précédentes, les médecins généralistes constituent la majorité (63%) des déclarants. Mais, si elles représentent une faible part des agressions, les autres spécialités n’en sont pas pour autant épargnées.
« Psychiatres (4%), cardiologues (2%), gynécologues (2%) ou urgentistes (1%) sont également touchés, et 2024 marque l’émergence de nouvelles disciplines exposées, telles que l’endocrinologie, la rhumatologie, la gériatrie, la cancérologie ou la médecine physique et de réadaptation », note le CNOM dans un communiqué. « Cette évolution démontre que toute la profession médicale est aujourd’hui vulnérable ».
Cabinet en centre-ville
89% des victimes sont les médecins eux-mêmes, exerçant essentiellement en libéral et en centre-ville, le reste étant un collaborateur (secrétaire, collègue…). Quant aux agresseurs désignés, ce sont souvent les patients eux-mêmes (58%) ou un accompagnant (12%).
Comme l’année dernière, les femmes médecins sont légèrement plus sujettes aux incidents, représentant 55% des déclarants. À noter que 2% des déclarations sont le fait d’étudiants et d’internes.
La majorité (61%) des incidents concernent des agressions verbales ou menaces. Les vols ou tentatives de vol de matériel représentent 8%, les actes de vandalisme 5% et les falsifications d’ordonnance, comptées comme violences, 16%. Les agressions physiques ne représentent quant à elles que 5% violences déclarées, comme l’année passée.
Toutefois, 6% des incidents ont occasionné une interruption de temps de travail (ITT), dont 1% supérieure à 8 jours.
Les motifs sont, eux-aussi, souvent les mêmes : reproche relatif face à la prise en charge (32%), falsification de document (26%), refus de prescription (17%) ou encore temps d’attente jugé excessif.
Comme les années précédentes, rares sont les médecins qui ont donné suite aux incidents : seuls 35% ont déposé plainte, et 7% une main courante.
https://www.calameo.com/whatsupdoc-lemag/read/00584615487119501b0a1?page=1
Face aux agressions de soignants, le gouvernement a durci sa réponse pénale dans une loi promulguée en juillet. Parmi les mesures retenues, la création d’un délit d’outrage, l’aggravation de la sanction encourue ou encore la mise en place d’un dispositif facilitant le dépôt de plainte.
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