Frédéric Bizard : "il faut réformer notre système de santé"

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40 propositions pour refonder le système de santé Francais

Frédéric Bizard : "il faut réformer notre système de santé"

Tandis que Marisol Touraine brandit haut et fort sa future loi santé, des dissidents se creusent les méninges à pas de loup. Pas prêt de s'avouer vaincu, Frédéric Bizard, est sur cette lancée. L'économiste de la santé - aussi chroniqueur et professeur à Sciences Po - vient de révéler son rapport : "Refonder le système de santé français : pourquoi ? Comment ? 40 propositions pour réformer". Rien que ça.

Pour un système de santé "moins mauvais"

Ses propositions, révélées lors d'une conférence de presse, convergent toutes vers un point : "abandonner" notre système de santé actuel et le "refonder" de fond en comble. Un vaste projet, sur lequel Frédéric Bizard s'est penché, à l'affût de solutions innovantes, responsabilisantes et solidaires. À contresens de la politique actuelle, Frédéric n'hésite pas à promouvoir les termes de "rentabilité", de "contrôle" ou encore de discrimination positive. Un exemple : pour contrer les déserts médicaux en zone urbaine sensible, l'économiste propose un passage favorisé des jeunes de banlieue en deuxième année de médecine, comme cela a été expérimenté à Sciences Po. Conscient du tollé que cette proposition pourra provoquer, il précise qu'il prône les "moins mauvaises" solutions. Car selon lui, le système de santé parfait...n'existe pas.

Une approche de la santé "trop restrictive"

Refonte du financement, de l'organisation - jugée hospitalo-centrée -, et de la gouvernance - pourquoi donner le pouvoir à l'assurance maladie plutôt qu'aux ARS ? - sont ainsi au programme de ces 40 propositions. Même la formation des médecins y est abordée. Selon Frédéric Bizard, notre approche de la santé est "restrictive", de même que l'est notre formation. Centrée sur les pathologies aigues, celle-ci transmet un "savoir qui ne servira aux médecins que dans 10% des cas".

Se préoccuper de la santé avant la maladie

Parce que les maladies chroniques représentent aujourd'hui le problème de santé publique numéro 1, l'économiste de la santé propose de penser davantage notre système de santé en terme de prévention. Ce qui implique d'"adapter le mode de rémunération des médecins généralistes" appelés, plus que jamais, à des missions de coordination et de prévention. Et si ils ne le font pas suffisamment aujourd'hui, c'est qu'"ils ne sont ni formés, ni payés pour". Et, parce que les maladies chroniques sont environnementales, Frédéric Bizard n'hésite pas à exhorter les pouvoirs publics à se préoccuper de la santé "avant" la maladie. C'est dire, si ce rapport est ambitieux. Inspirant, aussi.

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Publié par AP

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