En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France, les effets de la pandémie ont été particulièrement marqués. Entre 2019 et 2021, l'espérance de vie est ainsi passée de 80 ans à 78,2 ans pour les hommes, et de 84,7 ans à 84,2 ans chez les femmes.
Dans les Hauts-de-Seine, cette espérance de vie a moins baissé, passant de 82,6 ans à 82,1 ans pour les hommes et a même augmenté pour les femmes.
Ces fortes disparités reflètent tant "les inégalités sociales et territoriales" en matière de santé, les plus défavorisés étant plus exposés aux maladies chroniques, que les fortes inégalités d'accès aux professionnels de santé, avec par exemple des retards de diagnostics de cancers chez les femmes vivant en Seine-Saint-Denis.
Le rapport fait également état "d'une très forte augmentation de la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés entre 2017 et 2021
Les trois départements d'Ile-de-France présentant la plus faible espérance de vie chez les hommes comme chez les femmes sont la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise.
Leurs habitants "souffrent davantage de malnutrition et d'obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Ils ont un moindre accès à la prévention et aux soins. Avec le cumul de ces facteurs, on arrive à une espérance de vie différentielle selon les territoires", résume Isabelle Grémy, directrice de l'Observatoire.
Elle rappelle aussi que ces départements regroupent davantage de travailleurs dits "essentiels", « plus exposés à la maladie à l'intérieur comme à l'extérieur de leur foyer" pendant la période du covid.
Le rapport fait également état "d'une très forte augmentation de la prévalence des épisodes dépressifs caractérisés entre 2017 et 2021, probablement en lien avec la crise sanitaire et notamment chez les jeunes", et d'une progression de l'"obésité massive".
En Ile-de-France, la santé des jeunes est globalement jugée "préoccupante" en raison du "stress lié au travail scolaire" mais aussi d'importants troubles du sommeil. Ainsi, 17,8% des adolescents sont insomniaques, 40% en restriction de sommeil et 20% en privation de sommeil.
Avec AFP