Le dimanche 10 mars, Lou, un bébé de 13 mois, est en détresse respiratoire et ses parents contactent le Samu, qui les oriente vers la maison médicale située dans le centre hospitalier de Saintes (Charente-Maritime). Face à la dégradation de l'état de l'enfant, le médecin qui les reçoit sollicite la pédiatre de garde à l'hôpital pour une prise en charge. "Celle-ci lui indique que les urgences pédiatriques sont fermées et que son service est plein, donc elle refuse", a dénoncé le père de la fillette dans un message de "colère" diffusé sur Facebook.
Dans l'incertitude, la famille décide de rappeler le 15. Le service déclenche alors la procédure d'urgence vitale : une équipe du Smur intervient sur place et l'enfant "est stabilisée après une heure de prise en charge aux urgences adultes", indique la direction de l'hôpital dans un communiqué publié lundi. "Faute de place disponible" à Saintes, ajoute-t-elle, Lou est finalement transférée sur le site de Rochefort pour la suite des soins.
Trois ans de sous-effectif en pédiatrie
"Peut-on se dispenser d'effectuer des soins d'urgence sous prétexte qu'un service est plein ?", interroge le père dans son message. "Depuis trois ans, le Groupe Hospitalier de Saintes - Saint-Jean-d'Angély est confronté à un effectif médical en pédiatrie insuffisant pour maintenir l'ensemble des missions", répond la direction.Les urgences pédiatriques sont ainsi fermées à l'accès direct la nuit et le week-end, avec mise en œuvre d'une régulation des prises en charge par le Samu centre 15.
L'enquête médico-administrative ouverte sur le déroulement de la prise en charge se prolonge "par l'analyse des protocoles et procédures en place pour améliorer la coordination" entre maison médicale, hôpital et Samu, conclut la direction.
Avec AFP
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