Deux hommes perdent leur femme à domicile et aucun médecin pour attester du décès

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Leurs deux épouses ont rendu leur dernier souffle le week-end de Noël, dans leur lit, à domicile. Aucun médecin n’était disponible pour venir attester des décès. Les deux hommes ont attendu, en vain, que l’on s’occupe des corps. Une histoire édifiante racontée dans La voix du Nord.

Deux hommes perdent leur femme à domicile et aucun médecin pour attester du décès

Une triste histoire de Noël qui illustre bien le fléau des déserts médicaux. Raymond Massal et Jean-François Picavet, deux voisins habitant Halluin dans le Nord ont perdu tous deux leur épouse, à 24 heures d’écart, les 25 et 26 décembre dernier, comme le relate La voix du Nord.

En plus de dire adieu à leur compagne après plus de 50 ans de mariage, les deux hommes se sont retrouvés dans une situation bien incongrue, comme l’explique Raymond au journal : « Nos deux femmes étaient hospitalisées à domicile. Pour permettre aux pompes funèbres d’intervenir, un médecin doit forcément venir constater le décès. »

Et c’est là que l’histoire devient ubuesque. Le veuf appelle donc son médecin traitant. Injoignable, il est parti en congé pour les fêtes. Il tente alors SOS Médecins, mais personne ne peut se déplacer. Le corps de sa femme repose dans la chambre, avec personne pour s’en occuper. Aucun médecin du secteur n’est disponible pour intervenir.

Heureusement, une amie de sa fille est médecin et c’est elle qui va trouver la solution : « Si elle n’était pas intervenue, le corps aurait pu rester comme ça encore 24 heures ! », explique-t-il au quotidien.

Même galère pour son voisin Jean-François Picavet le lendemain.

Le maire de la commune, Jean-Christophe Destailleur déplore cette situation : « C’est la première année où on se retrouve avec des familles désemparées qui ne peuvent pas faire appel aux pompes funèbres. Il faudrait un système de permanence. Je ne peux pas m’immiscer dans l’organisation des médecins de ville, mais cela pourrait permettre qu’à toute heure et à tout moment, il y ait un médecin qui puisse assurer ce service ». 

Patricia D’Halluin, responsable du Réseau Santé Diamant de la commune, donc experte des services de soins palliatifs à domicile, reconnaît que la situation arrive rarement. « On a des cas similaires durant les grandes vacances notamment, lorsque le médecin traitant du patient est en vacances. Les médecins se déplacent moins qu’auparavant, mais à leur décharge, faire une attestation de décès est une responsabilité. C’est un acte qui prend du temps, surtout quand on ne connaît pas le patient, sa pathologie. »

 

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