De la gynéco-obs' à la gynéco med' !

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Après 20 ans d'absence de la formation initiale, la gynécologie médicale renaît de ses cendres en 2003 avec une première promo de 10 internes. Cette année, le rang moyen de la gynécologie médicale est passé devant celui de l'obstétrique. Ainsi la gynéco med' tend à s'imposer de nouveau comme une discipline à part entière, avec une augmentation du nombre de places dédiées aux ECN (48 en 2014). Cependant, pourquoi un tel changement d'intérêt entre gynéco-obs' et gynéco med' ?

De la gynéco-obs' à la gynéco med' !

La France est le seul pays de l’union européenne à avoir séparé la gynéco en deux spés. Cette séparation a été suivie d’une période de querelle opposant les « obstétriciens », à valence chirurgicale, et les « gynéco med’ », et leur sous-spécialité à l’avenir incertain. Mais avec l’évolution de la médecine et notamment de la médecine prénatale, la gynécologie médicale a su progressivement s’imposer comme indispensable et complémentaire à l’obstétrique. Actuellement parler de gynéco med’, c’est aussi parler d’endocrinologie, d’oncologie ou bien d’aide médicale à la procréation. Autant de spés qui sont bien loin des salles d’accouchement et des blocs opératoires.

Et ce ne sont plus les obstétriciens qui diront le contraire puisqu’une paix entre les deux disciplines a été concrétisée par la création du Conseil national des gynécologues et obstétriciens français. Le Dr Mikaël Agopiantz, CCA en gynéco med’, précise que « si la gynécologie médicale partage des points communs avec l’obstétrique, comme la possibilité de réaliser des gestes non opératoires (la conisation, l’hystéroscopie diagnostique…), elle nécessite une formation pratique différente avec notamment des stages en hormonologie, oncologie, anatomopathologie… Allant souvent jusqu’à nécessiter une surspécialisation. »

Autre intérêt, la formation théorique. Une interne en gynéco med´ explique que « contrairement aux internes d’obstétrique qui font leurs cours de DES au niveau régional, les cours du DES de gynécologie médicale sont réalisés au niveau national. C’est l’occasion de tous nous réunir plusieurs fois par an et d’échanger sur nos pratiques ». Cette différence s’explique, en partie, par le faible nombre d’universitaires dans cette discipline (environ une dizaine actuellement), sachant que la majorité des « gynéco med´ » exercent en libéral.

Par ailleurs, cette spé est épargnée côté permanence des soins car peu concernée par les problématiques d’urgence, beaucoup plus en lien avec l’obstétrique ou la chirurgie : « c´est un rythme de vie beaucoup plus agréable qui permet d’envisager plus confortablement une vie familiale » estime notre interne. Ce qui n’est pas anodin quand on sait que ceux qui choisissent ces deux spés sont très majoritairement des femmes.

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