Comment la e-santé bouscule les essais cliniques

Article Article

Plus moyen d’y échapper, le numérique est partout

Comment la e-santé bouscule les essais cliniques

« Cela fait des dizaines d’années que nous conduisons les essais cliniques de la même manière », constate Thierry Escudier, directeur des opérations cliniques chez le laboratoire Pierre Fabre. Et cette manière est plutôt lente : la collecte, le contrôle, la validation, l’analyse des données sont autant de processus qui prennent du temps. Mais les choses sont sur le point de changer : dans la recherche clinique comme dans d’autres domaines du secteur sanitaire, le numérique s’apprête à tout bousculer.

Thierry Escudier participera justement la semaine prochaine, dans le cadre de l’université d’été de la e-santé de Castres, à une session télévisée sur le sujet. Il aura l’occasion de débattre avec deux autres spécialistes de la question, et se réjouit de cette opportunité : « La e-santé offre la possibilité de communiquer les informations beaucoup plus rapidement, et c’est en train de révolutionner l’approche classique », prédit-il.

Mais les choses démarrent relativement lentement. « Chez Pierre Fabre, nous sommes plutôt dans une phase d’observation », tempère Thierry Escudier. En termes de réalisation concrète de son labo, ce cadre se limite à citer l’utilisation de réseaux sociaux pour le recrutement de patients dans les essais cliniques, ou l’utilisation de smartphones en lieu et place des bons vieux journaux patients pour le recueil des informations à domicile.

Médecine, essais cliniques, même combat

Cependant, les promesses de la santé connectée sont aussi alléchantes pour la recherche pharmaceutique que pour d’autres domaines. « La santé connectée doit apporter un plus très important pour la qualité des données et la sécurité des patients », explique Thierry Escudier. Avec le recueil automatique de données via des objets connectés par exemple, le patient n’aura plus besoin de rapporter lui-même les informations. « On entre dans une phase plus automatisée, c’est la garantie d’avoir la bonne donnée au bon moment », se réjouit le représentant de Pierre Fabre.

Mais bien sûr, dans l’industrie pharmaceutique comme ailleurs, la e-santé génère des craintes. Si les informations sont transmises automatiquement, quid de la vie privée ? Le recueil des données ne risque-t-il pas d’être intrusif ? Même espoirs, mêmes peurs, décidément, que l’on s’intéresse à la médecine ou à la recherche clinique, la e-santé fait le même effet à tout le monde.

Source:

Adrien Renaud

Les gros dossiers

+ De gros dossiers