Cas en hausse : Santé publique France a des sueurs froides

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Santé Publique France a publié hier soir son point épidémiologique hebdomadaire sur l’épidémie de coronavirus, qui montre une augmentation lente mais continue du nombre de cas. Reste à savoir si on a affaire à une lame de fond ou à une simple vaguelette.
 

Cas en hausse : Santé publique France a des sueurs froides

Une hausse de 27 % du nombre de nouveaux cas de coronavirus détectés en une semaine, c’est beaucoup ou pas ? Voilà la question qui se pose après la publication hier par Santé publique France de son tout dernier point épidémiologique hebdomadaire sur la covid-19. L’agence a en effet comptabilisé en France métropolitaine 3589 nouvelles contaminations entre le 13 et le 19 juillet, contre 2832 pour la période précédente. On est bien sûr loin des chiffres atteints lors du pic de l’épidémie, mais il n’en faut pas plus au ministère de la Santé pour s’inquiéter dans un communiqué diffusé dans la foulée d’un « relâchement de l’application des gestes barrière ».
À ceux qui voudraient se rassurer à bon compte, on peut faire remarquer que la hausse observée n’est pas due à un effort supplémentaire sur les dépistages : ceux-ci n’ont augmenté selon Santé publique France que de 3 % par rapport à la semaine précédente. Par ailleurs, si le nombre de décès est en nette diminution sur une semaine (94 contre 182) et si les nouvelles hospitalisations et les nouvelles admissions en réa restent stables (respectivement 604 contre 606 et 83 contre 78), le nombre de passages aux urgences pour suspicion de covid est en nette augmentation : 1914 contre 1515. Le nombre d’actes de SOS médecins pour les mêmes motifs est quant à lui passé en une semaine de 2339 à 3163.

Des départements qui chauffent
À un niveau plus local, Santé publique France note que sept départements ont un taux d’incidence supérieur à 10 pour 100 000 habitants : la Mayenne, les Vosges, le Finistère, le Val d’Oise, le Haut-Rhin, Paris et la Seine-Saint-Denis. Trois sont considérés comme ayant un niveau de vulnérabilité (indicateur composite prenant en compte notamment l’incidence, les clusters, les admissions en réa, etc.) élevé : Mayotte, la Guyane et la Mayenne. Trois autres ont un niveau de vulnérabilité modéré (la Gironde, le Finistère et les Vosges).
Alors bien sûr, on trouvera des commentateurs pour relativiser l’importance de ces chiffres. « Je ne comprends pas pourquoi le discours qui est relayé est toujours celui qui est alarmiste », écrivait ainsi il y a quelques jours sur Twitter le Pr Yonathan Freund, urgentiste à la Pitié-Salpêtrière qui s’est fait une spécialité de dégonfler (de manière solidement argumentée) les angoisses liées à la fameuse « deuxième vague ». Pour lui, « vu les mesures de distanciation et protection, s’il commence à y avoir une augmentation des passages en réas, on aura bien le temps de calmer le jeu ».
Reste que l’enjeu principal semble bien être les mesures de distanciation en question. « La poursuite de la circulation virale et la confirmation à la hausse des indicateurs épidémiologiques pour ces 2 dernières semaines invitent fortement à maintenir la plus grande vigilance et réactivité », écrit Santé publique France en conclusion de son point épidémiologique. Et l’agence de voir le verre à la fois à moitié plein et à moitié vide.« En dehors de la Mayenne, la progression demeure cependant modérée et donc maîtrisable par l’application strict des mesures par chacun de nous », poursuit-elle. Bref, hors du masque, point de salut.
 

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