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En 2024, l'industrie a connu une année record, marquée par une croissance de 8% pour les marchés de la dermatologie, de la chirurgie et de la médecine esthétiques, selon un bilan publié à l'occasion du congrès mondial IMCAS, dédié à la dermatologie et chirurgie plastique à Paris.
Rien que pour cette année, les prestataires d'esthétique s'attendent à une croissance de leur chiffre d'affaires de 16% en moyenne, selon une étude de Boston Consulting Group, portant sur 5 000 participants dans 10 marchés majeurs dont le Brésil, la Chine, et les États-Unis.
« Le potentiel de croissance réside davantage dans l’expansion du marché consommateur que dans les augmentations de prix », analyse Humberto Antunes, de la société de capital-risque Gore Range Capital.
Cependant, « un léger ralentissement » est attendu sur des marchés clés comme les États-Unis et la Chine, selon un communiqué de l'IMCAS.
Les injections toujours en tête des prestations
Les injections (toxines botuliques et injections à base d’acides hyaluroniques notamment) continuent de dominer le secteur, représentant 46% du marché mondial, soit une valeur estimée à 10 milliards d’euros en 2024.
Ce segment devrait croître de plus de 7% par an à partir de 2025, soutenu par une augmentation des volumes et de nouvelles zones géographiques, estiment les experts du secteur.
Les « millennials » (personnes nés début des années 1980 et milieu des années 1990) constituent une « population grandissante » ayant recours aux toxines botuliques, un « phénomène nouveau », a indiqué à l'AFP Laurent Brones, expert économique du congrès IMCAS.
Les équipements à base d’énergie, incluant les lasers, radiofréquences, ultrasons et dispositifs de remodelage du corps, représentent environ un tiers du marché avec une croissance anticipée de 5% par an jusqu’en 2029. Les implants mammaires ont pour leur part enregistré le niveau de croissance le plus faible (+4%) l'an dernier sur un an.
Régulation de la pratique
En France, la médecine esthétique n’est pas une spécialité reconnue en tant que telle par l’Ordre des médecins, en dehors des actes réalisés par les chirurgiens plastiques et les dermatologues.
Selon l’institution, 5 000 médecins, pour la plupart généralistes, pratiqueraient des actes esthétiques, très lucratifs et non encadré par l’Assurance maladie. Un exercice qui séduit également de plus en plus de jeunes médecins, contribuant ainsi à déséquilibrer la balance démographique de la profession.
Pour réguler ce phénomène, l’Ordre a confirmé la mise en place, dès janvier, d’un diplôme inter-universitaire (DIU) spécialisé en médecine esthétique, s’adressant à tous les médecins ayant plus de trois ans d’exercice, excluant de facto les généralistes tout juste diplômés.
Pour les professionnels qui font déjà de l'esthétique, l’institution a aussi acté la mise en place d'une procédure de validation des acquis de l’expérience (VAE) de manière à évaluer « la qualité de leur exercice ». Mais la date d'application a pris du retard à cause des remaniements ministériels successifs.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/grand-format/medecine-esthetique-se-former-son-rythme-cest-possible
Les actes esthétiques ne sont pas remboursés par l'Assurance Maladie en France, à quelques exceptions près, comme dans les cas de reconstruction mammaire après un cancer du sein.
Avec AFP