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« Le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, entend profiter du « défi de janvier », autrement dit « dry january », pour ne pas consommer d’alcool. « Je serai sobre », a-t-il assuré, le 14 décembre dernier, sur le plateau de BFMTV. Sage décision. Car l’alcool, c’est bien connu, altère le jugement ! Preuve, s’il en fallait, que cet événement, porté à bout de bras depuis cinq ans par un collectif d’associations, dont France Assos Santé, et de nombreux médecins addictologues, a non seulement son utilité, mais toute sa raison d’être. A cet égard, on peut légitimement regretter que la sobriété en matière d’alcool ne fasse toujours pas partie des préoccupations principales d’un ministre dit de la Santé et de la Prévention. On y gagnerait sans doute en cohérence.
Pour Aurélien Rousseau, ce n’est pas le rôle du gouvernement de s’engager à promouvoir le « dry january ». Trop intrusif, estime-t-il. Surprenante pudeur quand on songe qu’en novembre, les fumeurs étaient invités à ne plus fumer à la faveur du « Mois sans tabac ». L’occasion de rappeler, à ce propos, que le « défi de janvier » n’a pas pour objectif d’interdire de boire, mais de s’interroger sur la place que tient l’alcool dans nos vies.
Si le tabac ne doit plus tuer, l’alcool ne doit plus faucher des vies, en toute impunité. L’alcool est responsable de 41 000 décès annuels prématurés, faisant de cette substance psychoactive la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, il est présent dans un féminicide sur deux et il représente un coût social de 118 milliards d’euros.[1]
« Pourtant, adopter une meilleure communication sur les dommages causés par l’alcool permet aux Français de prendre du recul sur leur consommation. »
Après le retrait de dernière minute du soutien de l’Etat en 2019, pour la première édition du « dry january », puis l’annulation récemment de deux campagnes d’information sur les risques inhérents à la consommation d’alcool, persister dans l’inaction relève de l’irresponsabilité. Pourtant, adopter une meilleure communication sur les dommages causés par l’alcool permet aux Français de prendre du recul sur leur consommation, à même d’améliorer leur espérance de vie en bonne santé. Saisissez-vous de cette occasion !
Plutôt que de suivre le « dry january » seul, Monsieur le ministre, rejoignez notre mouvement collectif, en soutenant une vraie action de sensibilisation qui, sans jamais culpabiliser, rend chacun acteur de sa santé. Pour preuve, les plus de 33 % de Français qui déclarent relever le « défi de janvier », dans un esprit non pas de contrainte mais de liberté.[2] Celle gagnée contre tous les messages publicitaires qui nous enjoignent à longueur d’année à boire sans modération. »
France Assos Santé
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