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En juillet, l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a suspendu ce praticien « à titre conservatoire » pour cinq mois après une dizaine de signalements de patients évoquant « une violence inouïe » dans les gestes médicaux et un « comportement agressif ».
Le sexagénaire, qui encourt une peine allant de l'avertissement à la radiation, en passant par l'interdiction temporaire d'exercer, a nié toute entorse à la déontologie devant la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre régional des médecins à Bordeaux.
« Je ne suis pas un violeur, pas un maltraitant ! », s'est-il insurgé, cheveux courts et fines lunettes. « C'est un métier passion que j'ai exercé toute ma vie et je ne pourrai plus l'exercer », a-t-il ajouté, expliquant que sa réputation « salie » lui interdirait de travailler à l'avenir, même s'il était blanchi.
Des signalements dès 2012
En poste au centre hospitalier de Niort depuis 2003, ce chirurgien a été visé par de premiers signalements dès 2012, avec une « accélération » en 2023.
À l'audience ont été évoqués les cas d'une patiente octogénaire qui a eu « le sentiment d'être violée » lors d'un toucher vaginal, ou bien celui d'un patient quadragénaire décrivant un toucher rectal douloureux réalisé sans son consentement.
Ce dernier a déposé une plainte pénale début 2025 pour « viol commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction » et la justice a ouvert une enquête, a-t-on appris de source proche des investigations, confirmant des informations du quotidien Le Courrier de l'Ouest. Le parquet de Niort n'a pas souhaité commenter.
Ces touchers pelviens, sur des « patients fragiles » sujets aux douleurs, ont « toujours été faits selon la réglementation, toujours en présence du personnel soignant », a réagi Caroline Kamkar, avocate du médecin, expliquant que la douleur est un « signe clinique » nécessaire au diagnostic.
Sur l'un des touchers rectaux, « j'insiste, je veux voir où en est la lésion », a concédé le chirurgien. « Il a mal et il saigne, mais il a une inflammation chronique du rectum, c'est comme ça. »
Également épinglé pour son comportement jugé « agressif, hautain, méprisant » avec patients et collègues, le médecin a répondu « appeler un chat un chat » et assuré avoir toujours accompagné les malades.
La décision disciplinaire a été mise en délibéré au 2 octobre.
Avec AFP
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