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Son point de départ : en France, la prévention comportementale porte ses fruits avec une régression des contaminations VIH. Cependant, alors que les hommes homosexuels représentent moins d’1 % de la population sexuellement active, ils sont concernés par plus de 40 % des nouvelles contaminations [1].
« Il fallait donc enfin s’y prendre autrement ! » explique le Dr Michel Ohayon.
Le principe du Centre : offrir un service hybride alliant soins, dépistage et prévention. Différents professionnelscompétents (qu’ils soient homos ou pas)en ce qui concerne les pratiques sexuelles,les IST, avec une largesse d’esprit et desesgourdes grandes ouvertes, accueillent despatients finalement demandeurs si on prendla peine d’aller vers eux.
Les services offerts : les patients se voient proposer des dépistages systématiques et répétés, sanguins mais aussi de toutes portes d’entrée. Au fil du temps, les rendez-vous se répétant, les comportements à risque tendent à s’estomper.
« Aucun de nos patients arrivés séroneg au Centre n’a été contaminé depuis, c’est de la prévention par le soin » déclare le Dr Michel Ohayon.
Quant au rôle de l’homophobie dans l’émergence d’une telle structure ?
« C’est un facteur de risque de mauvais accès aux soins, mais pas la raison de l’existence du Centre 190. Bien sûr qu’il y a de l’homophobie en médecine ! Mais il faut aussi resituer le contexte, les médecins ont la cinquantaine en moyenne, une génération qui a connu l’homosexualité maladie (cf. article « L’homosexualité : du crime à la folie… »), 30 ans d’épidémie VIH avec une culpabilisation sur les pratiques, dans un milieu finalement plutôt réac et catho » explique le Dr Michel Ohayon.
Régulièrement des patients lui rapportent les réflexions homophobes de leurs médecins, infirmiers. Mais il relève aussi l’existence d’une forme « d’homophobie anticipée » par les patients qui se censurenteux-mêmes par crainte des réactions desprofessionnels de santé. Un vrai handicappour le travail de prévention.
Et n’allez pas dire à son directeur que le Centre 190, c’est du communautarisme car la réponse est très claire !
« De même que pour d’autres questions de santé, tout médecin ne peut pas être spécialiste en tout. Pour prendre en chargenos patients, il faut une forme d’expertise,et c’est ce service spécialisé que nous offronsaux patients, qu’ils soient homos ou autre ! »
Pour en savoir plus :
Le centre 190, structure de soins spécialisée en santé sexuelle et lieu associatif.
190 bd de Charonne 75020 Paris.
Toutes les infos sur www.le190.fr.
Source:
1. Surveillance de l'infection À VIH/ sida en France, 2006. (page web : http://opac.invs.sante.fr/doc_num.php?explnum_id=3504)