
Nicolas Maduro hausse le ton. Le président vénézuélien s’est exprimé à la télévision nationale et a lancé un ultimatum au dispositif Covax. L’homme d’Etat affirme que son pays a déboursé 120 millions de dollars pour l’achat des précieuses doses. Or, il ajoute que le Venezuela n’en aurait pas encore vu la couleur.
« Le système Covax a échoué. Nous avons rempli notre part (…) On a dû jouer, faire de la magie pour débloquer des fonds qui avaient été gelés », a-t-il déclaré comme le rapporte l’AFP. « J’ai donné des instructions précises (…) pour qu’on agisse cette semaine et lancer un ultimatum au système Covax : ou on nous envoie les vaccins ou on nous rend l’argent ». « Si on nous rend l’argent on sait où en acheter. On a déjà discuté avec des institutions internationales. Assez de tromperies ».
Pour rappel, Covax est un dispositif mis en place par l’ONU pour permettre aux pays défavorisés d’avoir accès au vaccin et ainsi favoriser « un accès mondial et équitable ». Les vaccins du dispositif sont accessibles aux Etats, quel que soit leur niveau de développement. Le but, permettre aux Etats qui ne sont pas en mesure d'avoir accès à des vaccins autrement mais aussi « une « assurance » pour ceux qui peuvent négocier des accords bilatéraux avec les laboratoires, mais qui ne sont pas encore assurés de recevoir des vaccins sûrs et efficaces », comme l'explique un article des Echos.
Pour les Etats à revenus élevés notamment, Covax sert de fast-track, il est en effet possible de passer commande auprès du dispositif. Le paiement se fait alors en anticipé et correspond au montant des doses commandées. Ainsi, la fabrication des vaccins par les laboratoires concernés peut être accélérée, avant même leur approbation par l'OMS. Cela demeure une action risquée, car certains vaccins peuvent ne jamais voir le jour.
Le Venezuela organise sa campagne de vaccination avec le chinois Sinopharm, le Russe Spoutnik V et même le candidat cubain Abdala. Le pays, en proie à une hausse du nombre de cas depuis le mois de mars, ambitionne d'avoir vacciné 70% de sa population de 30 millions d'habitants avant la fin de 2021.