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Le ministère de la santé a pour ambition de renforcer la confiance dans la vaccination. Un train de mesures a été annoncé mardi à cet effet. Pour une fois, les propositions gouvernementales semblent recueillir l’assentiment des médecins.
Est-ce un hasard du calendrier ? Alors qu’un couple a été condamné jeudi dernier à deux mois de prison avec sursis, faute d’avoir fait vacciner ses deux enfants, le ministère de la santé relance le débat autour de la vaccination.
A la suite du rapport de l’ancienne députée Sandrine Hurel, Marisol Touraine a en effet annoncé le 12 janvier dernier une série de mesures pour « renforcer la confiance dans la vaccination ». Au menu, entre autres : un bulletin trimestriel destiné aux professionnels de la santé, l’accélération de la mise en place du carnet de vaccination électronique, le lancement d’un site consacré à la vaccination…
Par ailleurs, une « concertation citoyenne », matérialisée par l’ouverture courant mars d’une plate-forme sur internet, déterminera dans les prochains mois s’il faut maintenir l’obligation vaccinale.
Ainsi que nous l'avons déjà évoqué, nos cabinets médicaux se transforment en effet souvent en lieux de débats sur l’opportunité de se faire vacciner. « Je préconise systématiquement la vaccination à mes patients, et quand ils sont craintifs ou réticents, j’argumente », explique un généraliste lyonnais. « Mais il est vrai que parfois le temps de consultation ne suffit pas à convaincre ».
Les autres professionnels de santé ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde. On n’entend par exemple pas le même son de cloche dans la pharmacie située en face du cabinet de notre généraliste lyonnais. « S’il y a des patients qui viennent avec des ordonnances mais qui ne veulent pas acheter les vaccins, je ne cherche pas à leur faire changer d’avis », nous explique-t-on.
« Des mesures qui vont dans le bon sens »
C’est pourquoi beaucoup de médecins verront probablement les mesures gouvernementales d’un bon œil. Interrogé sur le sujet, le Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations (CTV), est par exemple satisfait. « Tous les éléments énoncés par Marisol Touraine vont dans le sens de ce qui avait été demandé, comme par exemple le carnet de vaccination électronique », estime-t-il. « La vraie interrogation subsiste sur la modification ou non de la loi sur l’obligation vaccinale ».
Autre point dont la ministre ne semble pas s’être emparée : la formation. Selon le président du CTV, « rien n’est fait pour sensibiliser les médecins, leur formation à la vaccination n’est pas suffisante, sans compter que les programmes sont différents d’une université à l’autre ».
Dernier bémol : question délais, on ne peut pas dire que l’on se trouve dans l’urgence absolue. Le comité d’orientation qui étudiera les propositions citoyennes établira ses conclusions en… décembre 2017.
Source:
Guillaume Bouvy