Un médecin n’est jamais vraiment en vacances

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O`u qu’il aille, un médecin peut être sollicité pour une urgence (eh oui, même un psychiatre…). Première étape des vacances : le trajet. En train ou en avion, il arrive souvent que retentisse l’appel fatidique : « Un médecin est demandé d’urgence... ». On peut alors être tenté de monter le son de ses écouteurs ou de feindre de dormir, mais il faut bien jouer les sauveteurs-trotteurs!

Un médecin n’est jamais vraiment en vacances

Gastroentéro vs interne de péd’

Henri, gastroentérologue, est dans le train entre Paris et Montpellier lorsqu’il entend l’appel réclamant un médecin voiture 5. Il se retrouve face au contrôleur, une maman inquiète, une petite fille de 2 ans prostrée devant une flaque de vomi, et un interne de pédiatrie. "J’interroge, j’examine, et à la question : « C’est grave docteur ? » je réponds « Oui, c’est peut-être une invagination intestinale aiguë (IIA), elle doit être conduite à l’hôpital ». L’interne répond de son côté : « Mais non, pas d’urgence, c’est une gastro ! ».

Le train s’arrête alors en gare de Valence. Le contrôleur dit à Henri : « Vous êtes le maître à bord ! ». Ce dernier décide alors d’immobiliser le train à quai et appelle les pompiers. Mais le temps qu’ils arrivent des marbrures apparaissent et il rappelle la régul’ pour demander une équipe du SAMU. Durant cette attente qui lui semble interminable, il sent sur lui les regards agacés des passagers, impatients de commencer leurs vacances... Le lendemain, Henri prend des nouvelles de sa protégée à l’hôpital de Valence : c’était effective - ment une IIA, réduite par lavement... l’enfant va bien !

Se lever ou faire le sourd ? Telle est la question

Gilles, psychiatre trentenaire, revient de vacances aux Antilles et commence à sombrer dans une douce somnolence, suite à la prise d’un Imovane ® et d’un peu de vin, pour faire passer plus vite les 9 heures de trajet jusqu’à Paris. « Je n’ai pas réagi au premier appel, mais au deuxième, je me suis senti obligé de me lever, sous le regard dubitatif de mon ami, qui voyait bien l’état dans lequel j’étais. J’arrive face à une femme d’une quarantaine d’années, qui m’explique qu’elle a une crise de sciatique, et que dans ces cas-là, il n’y a que les injections qui la soulagent. »

Gilles ouvre la trousse médicale présentée par l’hôtesse, et tente de convaincre la passagère de prendre des anti-inflammatoires et un myorelaxant per os. Devant son refus, il se tourne vers l’hôtesse et lui demande goguenard, les ampoules à la main : « Elle est où l’infirmière ? », avant de préciser qu’il plaisante, et de réaliser l’injection sur la patiente debout, dans la zone de préparation des plateaux-repas. Elle retourne à sa place et dort le reste du trajet. En remerciement, il a droit à une coupe de champagne, et une semaine plus tard à un courrier de Corsair lui pro - posant une réduction sur un prochain voyage. Il a malheureusement égaré le courrier depuis...

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