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« Le directeur vous attend dans son bureau ! » : une phrase qui pourrait effrayer Mathieu Levaillant, externe à Angers. Mais pour lui, c’est presque un refrain quotidien. L’étudiant innove en ce moment avec un nouveau type de stage : au lieu d’être au chevet des patients, il est aux côtés du directeur du CHU, Yann Bubien.
Un externe en stage dans les bureaux de l’administration. Cette expérience peu commune est testée par Mathieu Levaillant, étudiant à Angers. Cela se passe tellement bien que son stage de 3 mois a été renouvelé : il restera dans les bureaux de Yann Bubien, directeur général du CHU d’Angers, jusqu’en avril prochain.
Mathieu avait rencontré Yann Bubien une première fois dans le cadre de ses fonctions associatives (ancien président de l’ANEMF, aujourd’hui élu du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) et militant du réseau de la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE)). Quelques temps plus tard, il fait une demande pour effectuer un de ses stages d’externe à ses côtés.
Au départ, cela intrigue : « j’étais le premier à le demander, beaucoup ont eu du mal à comprendre », explique Mathieu. La fac de médecine donne finalement son accord. Il découvre alors l’envers du décor de la gestion hospitalière : « J’accompagne le directeur général à tous ses rendez-vous, à Paris et ailleurs. Nous avons beaucoup d’échanges, c’est très intéressant », confie-t-il. « J’ai notamment découvert qu’il y a toute une équipe de directeurs : ils sont une dizaine à diriger le CHU, ce que je ne soupçonnais pas du tout ».
Un décloisonnement bénéfique pour tous
L’étudiant est là pour apprendre, mais le directeur en profite aussi : « en temps normal, nous avons beaucoup de stagiaires, des étudiants de Sciences Po notamment. Un étudiant en médecine, ce n’est jamais arrivé, c’est une première », confie Yann Bubien. « Cela nous apporte beaucoup, car c’est un regard médical et étudiant. Il y a les deux aspects ». Et il apporte sa contribution sur des questions très concrètes : les logements par exemple, ou plus généralement les conditions de vie des étudiants.
« Ce stage risque de faire des émules, tout le monde commence à le savoir. Cela restera un stage rare, mais j’espère que ça se renouvellera », conclut Yann Bubien. Quant à Mathieu, s’il n’imagine pas rejoindre l’administration hospitalière à l’avenir, il estime que cette expérience lui sera bénéfique pour exercer sa future spécialité : santé publique.
Source:
Cécile Lienhard