Trop de médecins en 2020 : info ou intox ?

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De l'intérêt du numerus clausus face à la libre circulation européenne...

Trop de médecins en 2020 : info ou intox ?

Il y a une rumeur qui rôde... Nous serions trop de médecins en 2020. Largement relayée par les médias ces derniers jours, la rumeur est de source solide. C'est le Dr Patrick Bouet, Président du Conseil de l'Ordre des Médecins, qui a lancé l'alerte sur egora.fr.

Shunt franco-roumain

"Aujourd’hui, le nombre de médecins sur notre territoire n’a jamais été aussi important" a-t-il lancé. Un retournement de situation qui serait dû, avant tout, à l'arrivée en masse de médecins formés à l'étranger. En 2013, 24 % des primo-inscrits au conseil de l'Ordre, soit 1 728, avaient un diplôme étranger. Parmi eux, il y a les médecins espagnols insuffisamment rémunérés dans leur pays, les médecins roumains, italiens, algériens, etc. Et puis il y a les français formés en Roumanie, ceux qui n'ont pas pu faire médecine en France, mais qui peuvent désormais intégrer l'ENC (Examen National Classant). 

Circulez, futurs médecins

En 2013, 180 candidats à l'ENC venaient de l'étranger. Parmi eux, 23 Français, dont 15 de retour de Roumanie, selon lemonde.fr. Pour Patrick Bouet : "les étudiants français formés en Roumanie ne sont pas très nombreux pour l’instant (...) Mais nous savons qu’ils seront le double l’année prochaine, encore plus nombreux l’année suivante, et que l’on arrivera certainement aux alentours de 200 étudiants formés par an". Après la Roumanie, la Belgique, ou la Suisse, la Croatie serait en passe de proposer un cursus pour les étudiants français. Alors, doit-on s'inquiéter de cet afflux ? Oui, dans le sens où le numérus clausus devra être réaménagé. Non, si l'on part du principe que les départs en retraite font perdre à la France 6000 médecins par an, selon lefigaro.fr. Que les futurs médecins travailleront moins que leurs aînés, et que le taux d'installation en libéral reste faible dans la jeune génération.

French paradox

Ce que craint néanmoins le président du Conseil de l'Ordre, c'est que ce tournant ne soit pas pris en compte. Il faut l'anticiper, insiste-t-il dans sur egora.fr. En reconsidérant le numerus clausus, et en évitant des mesures hâtives. Comme le transfert de compétences médicales inclus dans la Stratégie nationale de Santé. C'est maintenant qu'il faut réagir, et mener une réflexion de fond. Comme l'exprime Patrick Bouet : "ce serait tout de même un paradoxe de considérer que le nombre de jeunes Français formés dans nos universités devrait à nouveau diminuer du fait de ces 30 % de médecins qui sont passés par certains pays d’Europe ou viennent de l’étranger !" 

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What's up doc - publié par AP

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