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Ce changement doit permettre d'aligner les directives américaines avec celles d'autres grands pays développés, dont ceux de l'Union européenne, ont justifié deux hauts responsables de l'Agence américaine du médicament (FDA), Marty Makary et Vinayak Prasad, dans un éditorial dans la revue médicale the New England Journal of Medicine.
L'Agence américaine du médicament ne recommandera ainsi désormais la vaccination contre le Covid-19 qu'aux personnes âgées de 65 ans et plus, ou à celles âgées entre 6 mois et 64 ans qui présentent au moins un facteur de risque de développer une forme grave de la maladie, annoncent-ils.
Un revirement qui survient au moment où le ministre de la Santé de Donald Trump, le vaccinosceptique Robert Kennedy Jr, cherche à réformer la politique vaccinale du pays.
La définition des facteurs de risque pouvant être invoqués est toutefois très large et va de l'asthme au Sida, en passant par le diabète, l'obésité, la schizophrénie ou encore le fait de fumer ou de ne pas avoir d'activité physique. Selon les autorités sanitaires américaines, environ 74% des adultes américains présentent au moins l'un de ces critères.
Ceux ne rentrant pas dans ces catégories devraient toutefois pouvoir continuer à recevoir le vaccin en dehors des recommandations de la FDA, mais ne seront probablement plus remboursé par leur assurance-santé.
« Extrêmement pro-vaccin »
Les Etats-Unis vont également demander aux laboratoires pharmaceutiques de mener des essais cliniques sur les bénéfices des vaccins pour les personnes en bonne santé de moins de 65 ans, ont annoncé les responsables.
L'objectif sera de déterminer quels sont les bénéfices et risques de la vaccination annuelle contre le Covid-19 chez les personnes n'étant pas à risque, expliquent-ils.
« Nous voulons en savoir plus sur les effets de ces produits, en particulier au moment où nous nous dirigeons vers une septième, huitième et neuvième dose » de vaccin contre le Covid-19, a insisté Vinayak Prasad lors d'une conférence tenue dans la foulée, assurant par ailleurs être « une personne extrêmement pro-vaccin ».
L'éditorial évoque par ailleurs la possibilité que les groupes de contrôle de ces études reçoivent une solution saline en guise de placebo, une approche qui ne faisant pas l'unanimité dans la communauté médicale en raison des vaccins fiables préexistants, mais que promeut le ministre américain de la Santé RFK Jr.
Ce dernier a récemment déclaré qu'il souhaitait changer la façon dont les vaccins sont testés, suscitant l'inquiétude de plusieurs experts dans le domaine. Ceux-ci craignent que de tels changements ne limitent l'accès à ces traitements, alors que le pays dispose de l'un des systèmes les plus rigoureux en la matière.
Restaurer la confiance
Ce changement de politique doit servir à restaurer la confiance des Américains dans les autorités sanitaires, mise à mal lors de la pandémie de Covid-19, ont insisté les responsables. Ceux-ci pointent la réticence grandissante du public à se faire vacciner, notamment contre la rougeole, alors même que « la sûreté et l'efficacité (de ce vaccin) ont été clairement établies ».
Une méfiance que le ministre de la Santé est accusé d'avoir alimentée, en relayant à de nombreuses reprises de fausses informations au sujet des vaccins contre le Covid-19 ou la rougeole.
RFK Jr avait notamment estimé lors de la pandémie que les vaccins contre le Covid-19 étaient les « plus mortels jamais fabriqués » et suggéré que le virus était « ethniquement ciblé » pour nuire aux personnes noires et aux personnes blanches tout en épargnant les « Ashkénazes et les Chinois ».
Les Etats-Unis ont été le pays à payer le plus lourd tribut lors de la pandémie de Covid-19, avec 1,2 million de morts selon l'OMS.
L'annonce de ce changement de politique survient dans la foulée de l'imposition de nouvelles restrictions à l'égard d'un de ces vaccins contre le Covid-19.
Avec un retard inhabituel, la FDA a approuvé l'autorisation complète du vaccin Nuvaxovid - déjà autorisé dans le pays - mais lui a imposé des restrictions d'usage strictes, a annoncé lundi le laboratoire pharmaceutique Novavax le développant.
Avec AFP
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