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« Je pense que le principal enseignement à tirer est que, chez les enfants, l'EEG permet de réduire la quantité d'anesthésie administrée tout en maintenant le même niveau d'inconscience », a déclaré dans un communiqué de presse Emery N. Brown, co-auteur de l'étude, professeur de génie médical et de neurosciences computationnelles au MIT et anesthésiste au Massachusetts General Hospital.
Un réveil agité d'un jeune enfant après une anesthésie n'est pas sans risques : arrachement de cathéters, blessures accidentelles, stress intense pour les soignants et la famille. Pourtant, une nouvelle étude japonaise, publiée en avril 2025 dans JAMA Pediatrics, pourrait bien changer la donne. L'électroencéphalogramme (EEG) pendant l'anesthésie permet de réduire significativement la dose de sévoflurane administrée tout en assurant un niveau d'inconscience suffisant. En conséquence, le risque de délirium post-anesthésique chute, les temps de récupération sont raccourcis, et la pratique standard d’une concentration alvéolaire minimale (1,0 CAM) est remise en question.
« Les résultats suggèrent que des concentrations élevées de sévoflurane pour l’induction, suivies d’une utilisation systématique de sévoflurane à 1,0 MAC pour l’entretien, pourraient être excessives, lit-on dans l’étude. ».

Résultats principaux de l’étude
Une étude randomisée rigoureuse mais sur un sur un seul site
Au total, 177 enfants japonais (125 garçons, 52 filles) âgés entre un et six ans (l’âge moyen était autour de trois ans), devant subir une chirurgie avec anesthésie générale ont été randomisés en deux groupes. Le groupe témoin, où l'anesthésie était conduite selon la pratique habituelle de sévoflurane dosé à 1,0 MAC pour l’entretien de l’état. Ainsi qu’un un groupe expérimental, où l'administration était ajustée grâce à l'EEG, afin de maintenir des profils stables des ondes alpha (entre 8 et 12Hz) et delta (entre 1 et 4Hz), marqueurs d'un état d'inconscience profond.
Néanmoins une prémédication diazépam dans plus de 80 % des cas, pouvait influencer certains états de sédation.
En intégrant l’EEG dans la pratique anesthésique pédiatrique, cette étude ouvre la voie à une sédation plus fine, plus personnalisée, et surtout plus sûre. Une technologie simple, déjà disponible, qui permet de replacer la justesse du geste au cœur du soin — même chez les plus petits.
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