Taxes, âge minimum, interdiction de la publicité... Quelles sont les mesures les plus efficaces pour lutter contre l'alcool et les cancers associés ?

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Des politiques publiques, notamment l'instauration de taxes ou de limitations de vente, sont plus efficaces que d'autres pour faire baisser la consommation d'alcool, à l'origine d'au moins sept cancers différents, selon une étude commandée par l'agence de l'ONU contre le cancer. 

Taxes, âge minimum, interdiction de la publicité... Quelles sont les mesures les plus efficaces pour lutter contre l'alcool et les cancers associés ?

© Midjourney x What's up Doc

Publié mercredi dans le New England Journal of Medicine, ce travail a été réalisé pour le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) par un groupe d'experts internationaux qui a passé en revue toutes les données existantes, relatives aux politiques publiques visant à faire baisser la consommation d'alcool dans une population.

Il en ressort que les mesures les plus efficaces en la matière sont d'augmenter les taxes sur l'alcool, de fixer des prix minimums, d'interdire la vente ou la consommation d'alcool en-dessous d'un âge minimum, de limiter le nombre de points de vente d'alcool, les jours ou les heures de vente, ou d'interdire strictement la vente d'alcool.

Le monopole de l'État sur la vente d'alcool ainsi que des politiques publiques coordonnées ont aussi montré leur efficacité pour « réduire le fardeau mondial du cancer », observent les chercheurs.

Si, de 2007 à 2011, des travaux du CIRC ont montré l'efficacité des politiques fiscales, de relèvement des prix et d'interdiction de fumer dans la réduction de la prévalence du tabagisme, aucune évaluation similaire n'avait jusqu'ici été faite pour les boissons alcoolisées.

Au moins 7 cancers associés

Un lien direct entre consommation d'alcool et cancer a été établi pour sept cancers (côlon-rectum, œsophage, foie, cavité buccale, pharynx, larynx, sein). Toutes les boissons alcoolisées sont concernées : bière, vin, spiritueux.

Cela résulte principalement du fait que l'éthanol - principal composant des boissons alcoolisées -, une fois dans l'organisme, est transformé en acétaldéhyde, substance qui provoque des lésions de l'ADN, ce qui peut entraîner des mutations cancérigènes.

Après une première étude montrant que la réduction ou l'arrêt de la consommation d'alcool fait baisser le risque de cancer, celle publiée mercredi prouve que l'intervention publique fait baisser le nombre de cancers induits par l'alcool, soulignent les experts.

Ils pointent cependant quelques limites à leur travail : toutes les données disponibles émanent de politiques publiques dans des pays à revenu élevé (Etats-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni, Suède) et elles sont antérieures à la forte croissance de la publicité et des achats en ligne ces dernières années.

Cette étude, soulignent ses auteurs, conforte la pertinence des actions recommandées par le dernier plan d'action mondial contre l'alcool 2022-2030 de l'OMS.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-femmes-et-les-hommes-pas-egaux-face-lalcool-les-medecins-doivent-lavoir-en-tete

En 2020, quelque 741 300 nouveaux cas de cancer ont été attribués à la consommation d'alcool, y compris modérée, dans le monde selon le Circ.

Avec AFP

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