Syrie : un dîner de solidarité pour collecter des fonds

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L'UOSSM (Union des organisations de secours et soins médicaux) organise ce vendredi 22 novembre un dîner de solidarité à l'Institut du monde arabe. Dans un contexte d’escalade de la violence et de multiplication des attaques contre les infrastructures médicales.

Syrie : un dîner de solidarité pour collecter des fonds

Dimanche dernier, une énième ambulance a été visée par un bombardement en Syrie. À l’intérieur : une femme enceinte et son mari. « Ils étaient mariés depuis dix ans et attendaient leur premier enfant. Le mari est décédé dans l’ambulance et la femme est partie accoucher par césarienne à l’hôpital ».
 
Joint par WUD, le Dr Anas Chaker, médecin-anesthésiste et porte-parole de l'UOSSM (Union des organisations de secours et soins médicaux), une organisation humanitaire médicale française et internationale, rappelle que les hôpitaux et les ambulances sont aujourd’hui des lieux visés directement par les bombardements.
 
« Si l’on suit le plan des bombardements, on se rend compte que cela commence toujours par des lieux stratégiques de vie : les hôpitaux et les écoles sont particulièrement touchés. Nous avons donc perdu plus de 50 centres médicaux dans la région d’Idleb depuis le mois d’avril, (hôpitaux et centres de soins primaires) », poursuit le médecin.
 
La mission de l'UOSSM ? Apporter secours et soins médicaux aux populations affectées par le conflit en Syrie. Pour soutenir l’engagement médical et humanitaire des médecins en Syrie, elle organise ce vendredi 22 novembre son deuxième dîner de solidarité dans la prestigieuse salle du Haut-Conseil, à l'Institut du monde arabe, à partir de 19h30.
 
L'occasion de présenter à ses donateurs et partenaires les projets d'avenir de l'UOSSM, dont la présence évolue quotidiennement auprès des syriens et des réfugiés dans les pays limitrophes. Mais aussi de collecter les fonds nécessaires à la poursuite des actions médicales sur le terrain. Et, bien sûr, d’évoquer la situation actuelle en Syrie.
 
La guerre est en effet loin d’être terminée en Syrie, même si elle passe sous les radars médiatiques de la plupart des medias. « Il y a des bombardements intensifs depuis le mois d’avril, en particulier dans la région d’Idleb où il y a une forte concentration de réfugiés syriens. Plus de trois millions de civils sont concentrés dans cette petite région », précise le Dr Anas Chaker.
 
Ces bombardements sont le signe de l’escalade de la violence dans le pays où les attaques contre les infrastructures médicales et les civils se multiplient. « Nous observons un nombre croissant de décès en raison des bombardements. Mais aussi des maladies chroniques que nous n’arrivons plus à prendre charge : maladies cardiaques, psychiatriques... », regrette le Dr Anas Chaker.
 
Par ailleurs, le système de santé est détruit à 50%. Tandis que 13,2 millions de Syriens dans le pays ont besoin d’une aide médicale humanitaire, dont 5 millions d’enfants…
 
Malgré les efforts de l’UOSSM dans la région d'Idleb, l’accès aux soins pour la population est très difficile. D’où l’idée de mettre en place système de clinique mobile (consultation médecine générale, un soutien psychologique, soins dentaires…) pour accompagner la population mobile dans cette région.
 
L’UOSSM travaille également sur plusieurs axes prioritaires. Axe principal ? La formation qui est dirigée par son président le Dr Ziad Alissa, et le Pr Raphaël Pitti. « Nous formons sur place des secouristes, mais aussi des jeunes femmes faisant fonction de sages-femmes pour accompagner les femmes durant leur accouchement », explique le Dr Anas Chaker.
 
La Syrie a en effet perdu plus de 850 soignants depuis le début du conflit : médecins, dentistes, pharmaciens, secouristes…. Si bien que le pays manque cruellement de médecins. « Selon les statistiques, il y a aujourd’hui plus de 4 500 médecins d’origine syrienne qui ont fui la guerre pour s’installer en Allemagne. Le centre de formation permet donc de former les secouristes, mais aussi les médecins pour qu’ils restent sur place », précise le Dr Anas Chaker.
 
Les autres axes de travail de l’UOSSM sont la création de centres de soins primaires, le soutien psychologique ou la traumatologie. Situé dans le nord de la Syrie, le grand hôpital Bab Al-Hawa dispose de blocs opératoires pour les urgences traumatologiques, et de quatre salles d’opération de chirurgie froide.
 
Mais l’urgence absolue est de « mettre une pression pour que ces bombardements cessent immédiatement. Nous avons aussi besoin d’aide pour continuer à financer des centres de soins en Syrie pour qu’ils puissent continuer à sauver des vies. »
 
Et de conclure en lançant un appel aux médecins : « Nous devons honorer le serment d'Hippocrate. Nous ne pouvons pas rester insensibles à ce qui se passe en Syrie aujourd’hui ».
 

Programme de la soirée :
À 20h30, après un cocktail de bienvenue, le président de l'UOSSM, le Dr Ziad Alissa, et le Pr Raphaël Pitti, responsable formation de l'UOSSM, présenteront leurs actions sur le terrain. La soirée sera ponctuée par plusieurs temps forts : intervention d'un grand témoin, partenaire de l'UOSSM ; interludes musicales et artistiques par Narimène Bey, Abdallah Rahhal et Hani Abbas ; plaidoyer de clôture du Dr Tawfik Chamaa, président de l'UOSSM Suisse. Les 150 invités dégusteront un dîner concocté par le traiteur gastronomique CURTY'S. La soirée sera animée par Sonitta Nader, journaliste - présentatrice TV et Radio TV à France 24.

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