Suppression des 3 premiers échelons pour les PH : du saupoudrage ?

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Jeunes Médecins et Action praticiens hôpital estiment que la suppression des 3 premiers échelons pour les praticiens hospitaliers (PH) « primo-nommés » ne change pas la donne pour les nouveaux PH. Mais aussi pour les praticiens hospitaliers universitaires (PHU) et PH en milieu de carrière qui auraient été oubliés de la nouvelle grille salariale.

Suppression des 3 premiers échelons pour les PH : du saupoudrage ?

« À trente ans, après 10 ans d’études, en exerçant un métier à responsabilités et en travaillant 48 heures par semaine, le message de ceux qui nous gouvernent est clair. « Avec un peu plus de 3 500 euros mensuels nets vous faites partie des nantis ! » Malgré la mise en œuvre au 1er octobre prochain de la suppression des 3 premiers échelons pour les praticiens hospitaliers (PH) « primo-nommés », le compte n’y est toujours pas, selon Jeunes Médecins et Action praticiens hôpital, qui ont publié le 2 septembre un communiqué commun sur le sujet.
 
Les deux syndicats précisent tout d’abord que cette mesure ne date pas d’hier. Mesure phare du plan « Ma Santé 2022 » porté par Agnès Buzyn, validée en CSPM (Conseil supérieur des personnels médicaux) en février 2020, elle aurait dû être appliquée avant l’été. Entre temps, l’épidémie est passée par là, si bien qu’elle a été recyclée et remise au goût du jour par le Ségur de la santé.

Une hausse de 280 euros bruts

Au final, après plus de 6 mois de retard, le traitement d’un jeune PH qui embrasse une carrière hospitalière va passer de 4 130 euros bruts à… 4 411 euros bruts mensuels. Soit une augmentation de 280 euros bruts par mois après 10 ans d’étude. Pas de quoi sauter au plafond donc.
 
D’autant plus que cette mesure « permettait de s’aligner sur une pratique courante qui consistait à embaucher les jeunes praticiens au 4ème échelon + 10% », précisent les syndicats, qui remarquent également que certains jeunes médecins vont « perdre 10% de leur traitement dans cette nouvelle rémunération ».
 
Autre motif de mécontentement : rien n’aurait été prévu pour les praticiens hospitaliers universitaires dans cette nouvelle grille salariale. « S’agit-il d’une erreur, d’un oubli ou bien d’une nouvelle forme d’attractivité pour les remercier de leur engagement dans la recherche, l’enseignement, la formation des praticiens de demain qu’ils travaillent à l’hôpital ou en libéral ? », s’interrogent les syndicats qui ajoutent qu’aucune mesure sur la revalorisation des praticiens hospitaliers en milieu de carrière n’a également été prise.

Stratégie du saupoudrage  ?

En effet, comme nous vous l’expliquions, les PH avec plus de six ans d’ancienneté pourraient être lésés par rapport aux PH fraichement arrivés. Selon le Snphare, un PH nommé en 2019 avec quatre ans d’ancienneté aura l’échelon 1 dans la nouvelle grille tandis qu’un PH nommé en 2020 héritera de l’échelon 3. Avec douze ans d’ancienneté, un PH se retrouvera à l’échelon 5 tandis qu’un PH bénéficiant de la même ancienneté (en tant que PHC certainement) et nommé en 2020 aura droit à l’échelon 7.

Conclusion ? « La stratégie du saupoudrage n’a que trop duré et le dialogue social est bafoué par manque de courage politique et d’analyse d’une réalité évidente aux yeux de tous », jugent les syndicats qui estiment que le pouvoir d’achat des praticiens hospitaliers a fondu de 60% depuis 2005.

Cinq revendications 

Telles sont les raisons pour lesquelles Jeunes Médecins et Action praticiens hôpital, demandent  la réouverture immédiate de négociations pour « stopper le malaise issu du Ségur et de dix années de mépris »
 
En affichant les cinq revendications suivantes :
 
- Un traitement à 5 000 euros nets pour les praticiens hospitaliers dès leur début de carrière.
- La reconnaissance du temps de travail effectif pour l’ensemble des praticiens hospitaliers comme cela est déjà le cas pour les médecins urgentistes.
- L’intégration de l’ancienneté des praticiens dans la nouvelle grille avec un gain de 4 années d’ancienneté comme pour les nouveaux praticiens.
- Une prise en compte de la pénibilité du travail de nuit et de week-end en portant l’indemnisation des gardes des praticiens hospitaliers à hauteur de celle des universitaires soit 500 euros nets. Pour les astreintes ce montant devrait être de 100 euros nets par période.
- La valorisation des heures supplémentaires au-delà de 48 heures de travail hebdomadaire avec une majoration du traitement de base de 50% pour une juste considération de l’engagement du praticien.
 

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