Suicide d’un interne à Reims : L’ISNAR-IMG déplore le manque d’action du gouvernement

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Combien de drames faudra-t-il encore avant que le gouvernement mette en place des actions concrètes ? C’est la question que se pose le syndicat ISNAR-IMG quelques jours après le suicide de Tristan, interne en médecine générale au CHU de Reims.

Suicide d’un interne à Reims : L’ISNAR-IMG déplore le manque d’action du gouvernement

Hier était organisée une minute de silence. Quelques jours auparavant, Tristan, interne en médecine générale au CHU de Reims, a mis fin à ses jours. « Originaire de Rouen, Tristan avait intégré notre communauté médicale en 2017. Ensemble, nous adressons à ses parents, sa famille, ses proches, nos sincères condoléances et les assurons de notre soutien dans ces moments difficiles », ont regretté d’une même voix la doyenne de l’UFR de Médecine de Reim, le Pr Bach-Nga Pham, et la coordonnatrice du DES de Médecine Générale, le Dr Aline Hurtaud. Un événement qui survient quasiment un an jour pour jour le suicide d’un interne en anesthésie-réanimation travaillant dans le même établissement.
 
« Ces drames se répètent beaucoup trop souvent. Il faut des mesures fortes pour vraiment aider les internes », déplore Morgan Caillault, président de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale. Horaires surchargés, glissement des tâches en raison de la diminution des personnels d’appui, disparition du compagnonnage du fait de la surcharge des seniors, stages dans des services en difficulté… Les tares de la formation des internes ne sont plus à démontrer. « Il est intolérable que la situation soit toujours aussi critique », déplore dans un communiqué le syndicat qui s’échine à alerter les autorités publiques depuis 2017.
 
Malgré la liste des drames qui s’allonge, les mesures concrètes, elles, continuent de manquer selon l’ISNAR-IMG. Dans le cadre des quinze engagements ministériels pris en 2018 pour venir en aide aux internes, le Centre National d’Appui (CNA) a été créé en 2019. Son objectif ? Favoriser la coordination nationale afin d’offrir une meilleure qualité de vie aux étudiants en santé. « Leur lettre de mission s’achève en 2021. Si elle n’est pas reconduite, le CNA n’existera plus », alerte Morgan Caillault. Sans oublier que, sur les quinze engagements pris par le gouvernement, seuls trois autres ont été, pour l’heure, respectés.  « D’un point de vue de la loi, il y a eu quelques avancées, indique le syndicaliste. En novembre, nous sommes passés de cinq à six internes par ligne de garde. La demi-garde, elle, a également été reconnue ». Des avancées significatives, certes, mais qui peinent pour l’heure à montrer leurs effets dans les services hospitaliers. « En matière de ressenti, il n’y pas vraiment d’amélioration », déplore le Président.  
 
« En novembre 2020, les fédérations d’étudiants en santé ont continué d’alerter les autorités avec leur campagne de communication « pronostic mental engagé » », rappelle le syndicat des internes. Au programme ? Une vaste énumération de 100 propositions à mettre en place pour améliorer la situation. Formation au management des maîtres de stage, recensement des structures de soutien psychologique, majoration des moyens humains, financiers et logistiques du CNA… « Début février, le CNA a de nouveau tiré la sonnette d’alarme par une lettre adressée aux ministères portant un ensemble de propositions », poursuit l’ISNAR. Malgré la mobilisation des acteurs, aucune action concrète n’en a émergée selon le syndicat qui argue que l’heure n’est pourtant plus à la concertation… « Mais bel et bien à l’action ».
 

Pour se libérer de ses idées suicidaires, des solutions existent. Le premier pas consiste à en parler, en parler à ses proches, à des professionnels de santé ou à des dispositifs d'écoute :
 
Suicide Écoute
Écoute des personnes confrontées au suicide.
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 01 45 39 40 00
Site Internet : www.suicide-ecoute.fr

SOS Amitié Reims 
Écoute de toute personne en état de crise. 
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 03.26.05.12.12
 Site Internet : https://www.sos-amitie.com/

Association Soins aux Professionnels de la Santé
Un numéro d’appel dédié aux professionnels de santé en souffrance
Permanence d’écoute téléphonique 24h/24, 7j/7.
Tél. : 0805 23 23 36
Site Internet : www.asso-sps.fr/ 

SOS Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris 
Un mail d'urgence dédié aux internes en détresse morale ou psychique nécessitant une intervention d'urgence 
Mail :  sossihp@gmail.com
 

 

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