Sélection à l’entrée en Paces : les carabins disent « niet »

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Entretien avec Yanis Merad, président de l’Anemf

Sélection à l’entrée en Paces : les carabins disent « niet »

Un rapport remis la semaine dernière à la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal préconise l’introduction de prérequis pour l’inscription en première année de médecine. Voilà qui fait bondir Yanis Merad, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf).

What’s up Doc. Quelles sont les propositions du rapport de la concertation sur le premier cycle universitaire qui posent d’après vous problème ?

Yanis Merad. Ce rapport propose d’une part l’instauration d’un Mooc qu’il serait nécessaire de valider pour pouvoir s’inscrire en Paces (Première année commune aux études de santé, ndlr). D’autre part, en cas d’inadéquation entre le nombre d’étudiant voulant rentrer dans cette filière et les capacités de formation, une sélection à l’entrée est envisagée.

WUD. Pourquoi êtes-vous contre ?

YM. La sélection à l’entrée de l’université est, par principe, une mauvaise idée. Pour nous, ce n’est pas le rôle de l’enseignement supérieur de refuser du monde. De plus, les modalités sur lesquelles cette sélection va s’opérer ne peuvent pas être pertinentes. On dit souvent qu’il faut avoir un bac S avec mention « Très bien » pour réussir en médecine, mais ce n’est pas vrai, nous connaissons tous des contre-exemples.

WUD. En même temps, le taux de réussite extrêmement faible en Paces représente un véritable gâchis pour ceux qui échouent. Que proposez-vous à la place ?

YM. Il nous semble plus approprié d’augmenter la capacité des amphis, en dématérialisant les cours et en investissant dans les universités. Il faut également renforcer le travail d’orientation dans les lycées, en y donnant davantage d’information sur les métiers de la santé.

WUD. Vous voulez donc dissuader davantage de monde de tenter la Paces ?

YM. Pas du tout ! Il s’agit de mettre les lycéens en responsabilité en les informant pleinement sur les cursus dans lesquels ils peuvent se lancer.

WUD. Pourquoi augmenter les capacités d’accueil des universités en Paces si le couperet du numerus clausus continue à tomber un an plus tard ?

YM. Je vous rappelle qu’on est passés très près du tirage au sort pour l’entrée en Paces à Paris cette année. Augmenter les capacités nous semble donc une nécessité. Dans le cas contraire, on supprime les chances de certains étudiants, sans savoir s’ils auraient pu ou non réussir. Il nous semble par ailleurs nécessaire d’investir dans la réorientation. Echouer en Paces ne doit plus automatiquement signifier que l’on doit repartir à zéro.

Source:

Adrien Renaud

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