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Dans le petit village de Bully (Loire), l’unique généraliste est en arrêt maladie depuis la fin du mois de janvier. Une décision qui fait suite à une réquisition par la préfecture fin janvier.
L’affaire a fait grand bruit. Surmenée suite au départ de sa collègue à l'été 2024, la Dr Marie Boucher avait fait part à l'Ordre, en fin d'année, de son incapacité à continuer d’assurer ses gardes les week-ends et jours fériés, à compter du 1er janvier 2025.
La réponse administrative ne s’est pas fait attendre : la médecin s’est vu remettre la réquisition de garde par des gendarmes en pleine consultation le 21 janvier dernier. Sous le choc, Marie Boucher s’est immédiatement mise en arrêt maladie, qu’elle a prolongé jusqu'à la mi-avril.
Violation du serment d’Hippocrate
En soutien à la généraliste, une pétition en ligne a été lancée le 29 janvier par un groupe de médecins. Les signataires dénoncent « les circonstances intolérables » ayant conduit Marie Boucher à être réquisitionnée pour assurer une garde le soir-même, « en dépit de sa notification préalable et légitime » à l’Ordre des médecins.
Ils y fustigent les propos « méprisants, dénués d’empathie et indignes d’un représentant », qu’aurait tenu le président du CDOM de la Loire, le Dr Jean-François Janowiak, en affirmant que la généraliste « n’avait aucune raison valable de refuser ses gardes ». Pour eux, il aurait ainsi violé le serment d’Hippocrate, qui engage les médecins à soutenir pleinement leurs confrères dans l’adversité.
Au titre de « son manquement à ses devoirs d’éthique et de solidarité », le collectif demande la démission « immédiate » du président. La pétition a récolté près de 1 000 signatures.
La commune sans solution durable
Dans un communiqué de presse obtenu par Le Progrès, Jean-François Janowiak a fait son « mea culpa » et est revenu sur ses propos selon lesquels la généraliste n’avait pas effectué de gardes lors des six derniers mois.
Une deuxième pétition, rédigée par le maire de Bully demande à ce que Marie Boucher « n’assure plus de gardes afin qu’elle puisse reprendre son activité dans de bonnes conditions ».
Dans la commune, une solution temporaire a été trouvée, avec des remplacements effectués deux jours par semaine, jusqu’à la fin du mois, selon France 3.
Mais la situation urge, aucun remplacement n’étant pour l’heure prévu pour le mois de mars. Le maire espère un retour rapide de sa médecin titulaire, et une arrivée de remplaçants pour soulager les professionnels de santé.
Source:
Le Progrès / France 3
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