Cette journée mobilise quelques 300 spécialistes. Parmi eux plus de 60 % sont encore en internat, les autres sont des praticiens expérimentés. Les deux tiers travaillent dans des hôpitaux universitaires, presque tous les autres dans des hôpitaux généraux. Tout au long de la journée, les participants qui ont planché sur des énigmes médicales se verront décerner le prix « Dr House ».
Cette année, dans l’auditorium de l’hôpital européen Georges-Pompidou, Elie Cogan, professeur de médecine interne à l’Université libre de Bruxelles questionne l’assemblé comme le relate Le Monde : « Est-ce que le docteur House est vraiment le modèle de l’interniste ? Est-ce qu’il est légitime de donner son nom au prix que nous attribuons chaque année lors des Printemps de la médecine interne ? »
Le héros de la série a permis de populariser la spécialité, en mettant en lumière la capacité à poser les diagnostics des maladies complexes ou rares. Mais les qualités humaines du Dr House laissent à désirer. Elie Cogan explique au quotidien du soir « qu'il donne une vision malheureusement réductrice de la médecine interne. Et s’il partage avec Socrate la recherche de la vérité, son approche diagnostique et ses méthodes, souvent non déontologiques, posent problème. »
Quatorze épisodes prix au hasard ont été analysés par sept experts. Grâce à une grille d’évaluation ils ont analysé Dr House sur plusieurs critères : le raisonnement clinique, le comportement envers les patients et l’équipe médicale. Il en est ressorti que l’interniste commet dix erreurs de raisonnement et sept fautes de comportements par épisode. « Ceci correspond à un médiocre 7/20 pour le raisonnement clinique et moins de 9/20 pour le comportement » analyse Cogan.
Le prix sera donc renommé Pierre Godeau, une première pour les journées de printemps de la médecine interne, Ancien chef de service à l'Hôpital de la Salpêtrière. C'est peut-être plus sérieux, mais tellement moins pop.