Le secteur de la santé est directement impacté par les changements climatiques. « On constate une augmentation des maladies à transmission vectorielle, des événements climatiques extrêmes qui ont tendance à se multiplier et augmenter en intensit ainsi qu’un accroissement des maladies chroniques et des problèmes de santé mentale », présente Laurie Marrauld.
Et pourtant, ce milieu est un gros pollueur engendre environ 47 millions de tonnes équivalent CO2, soit 8% de l’empreinte nationale, dont plus de 85% sont des émissions indirectes.
Pour accélérer les efforts et les mettre en adéquation avec l’urgence à agir, The Shift Project propose plusieurs pistes de réflexion, avec des mesures transversales :
- « Mise en place d’une aide au pilotage de l’action ;
- D’ordre organisationnel, réglementaire ou concerne la formation et la recherche ;
- Promouvoir la culture du développement durable, une meilleure évaluation des émissions, un coût carbone AAP, un étiquetage écoscore… »
Et des mesures spécifiques :
- « Évaluer l’émission par type de poste ;
- Agir en priorité sur les plus émissifs ;
- Évaluer ce qui peut être évité notamment dans les achats, les déplacements, la consommation d’énergie… »
Si l’on se concentre sur les mesures à prendre par poste, le Shift Project distingue dans un premier temps les médicaments et dispositifs médicaux :
- « Conditionner la délivrance et le renouvellement de l’AMM et du marquage CE à la publication du contenu carbone ;
- Mettre en place une politique d’achats responsables et durables pour les produits de santé ;
- Diminuer le recours aux médicaments et DM et réduire le gaspillage ;
- Relocaliser une partie de la production de produits pharmaceutiques ».
Pour les transports et déplacements professionnels :
- « Co-construire, rédiger et déployer un plan de mobilité l’établissement ou du groupe sanitaire ou médicosocial ;
- Remplacer les véhicules thermiques (VSL, ambulances, etc.) par des véhicules électriques ;
- Limiter les distances parcourues pour les formations et conférences. »
Pour les sources fixes de combustion et la consommation d’électricité :
- « Massifier la rénovation thermique globale et performante des bâtiments ;
- Organiser la sobriété des usages ».
Et pour l’alimentation et les postes classifiés dans une rubrique « autres » :
- « Systématiser l’offre de repas végétariens en approvisionnement local et de saison ;
- Interdire les gaz anesthésiants à fort effet de serre ;
- Soutenir le développement et la production en France de dispositifs médicaux réutilisables. »
Le Shift Project a également mis en place des fiches d’aide à l’action ou sont détaillés par poste d’émission : les professions concernées, les freins rencontrés ainsi que les leviers à actionner. Pour aller plus loin, c'est par ici.