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Un contexte budgétaire tendu qui inquiète les généralistes
L’examen du PLFSS 2026 s’ouvre dans un climat où les finances sociales imposent des économies structurelles. Pour le CMG, cette logique budgétaire se traduit sur le terrain par un renforcement des dispositifs de contrôle, sans amélioration des conditions d’exercice. Le Collège déplore ainsi « le développement de la mise sous objectifs (MSO), qui instaure une logique de contrôle plutôt qu’une logique d’accompagnement ».
Sanctions, DMP, franchises : une accumulation de contraintes
Parmi les dispositions pointées du doigt figurent « des sanctions prévues en cas de non alimentation et consultation du Dossier médical Partagé (DMP) ». Une mesure jugée incohérente tant que l’interopérabilité avec les logiciels métiers n’est pas garantie.
Autre sujet de crispation : « la collecte des franchises médicales par les médecins ». Cette obligation, selon le CMG, introduirait une charge administrative supplémentaire et risquerait de décourager le recours au tiers payant, au détriment des patients les plus vulnérables.
Une menace pour l’attractivité et l’installation
Le CMG considère que ces mécanismes de contrôle et ces sanctions successives « participent à la dévalorisation du métier et à la perte d’attractivité de la médecine générale ».
Dans les zones déjà sous-dotées, les jeunes praticiens et futurs installés pourraient y voir un signal négatif, alors même que la médecine générale doit être soutenue pour lutter contre les déserts médicaux. Le Collège souligne qu’« il sera possible de lutter efficacement contre les déserts médicaux en soutenant les professionnels de santé, en renforçant les conditions d’exercice et en revalorisant leur rôle central dans le système de soins ».
Un appel à la co-construction et à la lisibilité des missions
Au-delà des mesures ponctuelles, le CMG dénonce un manque de lisibilité dans l’évolution des métiers. Les réformes successives redéfinissent les compétences, parfois sans concertation suffisante. Pour le Collège, la réorganisation du système de soins ne pourra fonctionner que si elle repose sur une véritable co-construction et sur une vision claire des missions de chaque acteur.