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Le Dr Isabelle Adenot, présidente de l’Agence du numérique en Santé, Le Dr Jean-Paul Ortiz, président honoraire de la confédération des syndicats médicaux français et Xavier Briffault, chercheur en sciences sociales et épistémologie de la santé mentale au CNRS ont participé à la rédaction d’un ouvrage Prévention & santé numérique : une urgence politique ! co-publié par Health & Tech et CRAPS qui met en lumière l’importance de cette transition numérique, notamment pour la prévention en santé.
Dans un monde où les patients sont de plus en plus connectés, pourquoi ne pas exploiter la puissance des applis pour accompagner la santé au quotidien ?
54% des patients sont prêts à utiliser une appli mobile pour mieux gérer leur santé
D’autant qu’un sondage mené par Santéclair auprès de 1 108 assurés, montre justement que les patients sont prêts ! Pas moins de 76 % des personnes interrogées souhaitent que leur complémentaire santé les aide à mieux gérer des aspects essentiels comme la nutrition, le sommeil ou encore le sevrage tabagique, et pour cela 54 % des participants sont prêts à utiliser une application mobile. Et devinez quoi ? L'âge ne freine absolument pas cette tendance : près de la moitié des participants ont plus de 65 ans ! Alors, si vous pensiez que les applis de santé étaient réservées aux plus jeunes, détrompez-vous. Nos aînés sont bel et bien dans la course et cherchent des outils simples, gratuits et validés par des pros.
Là où les choses deviennent vraiment intéressantes pour les médecins, c’est que ces applis sont une opportunité clé pour renforcer la prévention. Elles permettent aux patients de bénéficier d’un accompagnement continu, même en dehors du cabinet. « En somme, pour moi, le numérique et la prévention en santé sont deux faces d’une même médaille, appelées à se renforcer mutuellement pour relever les défis de santé du XXIe siècle. La prévention en santé ne peut donc se faire sans soutien. C’est dans ce contexte que les outils numériques peuvent jouer un rôle déterminant. Car s’ils ne sont pas une fin en soi, ils ont en revanche le potentiel de transformer radicalement la pratique médicale telle que nous la connaissons. Les outils deviennent de plus en plus performants par l’amélioration de l’accès aux données et de leur exploitation. Les données ne sont enfin plus muettes. » explique Dr Isabelle Adenot.
« Les outils numériques doivent faire du patient le véritable acteur de sa santé »
Dr Jean-Paul Ortiz
Les patients peuvent recevoir des conseils personnalisés sur leur sommeil ou un coup de pouce pour arrêter de fumer, sans avoir à venir consulter chaque semaine. Pratique, non ? Et bien sûr, tout ça est validé par des experts de santé, donc c’est du solide. Le Dr Jean-Paul Ortiz, considère ces outils comme un véritable levier « Les outils numériques doivent faire du patient le véritable acteur de sa santé, et donc aller vers une véritable médecine participative. Il faut utiliser le tsunami numérique pour doter le professionnel de santé d’outils de prévention utilisés quotidiennement dans le cabinet médical. »
Bref, une opportunité clé pour renforcer la prévention et permettre à chacun de mieux gérer sa santé !
On le sait, la santé mentale est souvent le parent pauvre. Xavier Briffault explique que : « De nombreux travaux ont démontré que les applications informatiques, utilisées avec pertinence en lien avec des professionnels humains, ont un réel potentiel d’efficacité dans le champ de la santé mentale. » Ainsi, des programmes de coaching en ligne, comme ceux proposés au sein de la plateforme de santé MySantéclair à laquelle ont accès 10 millions de Français et qui intègrent des exercices de relaxation, de méditation, ou de respiration et des informations sur la gestion des émotions et des troubles courants (anxiété, dépression légère, etc.) sont désormais une option de plus dans l’arsenal thérapeutique et ne doivent pas être négligées.
Finalement, « Faire du numérique l’opportunité d’une grande politique de prévention dans le pays nécessitera, au préalable, une stratégie clairement affichée autour de la prévention, stratégie définie par l’État qui devra mobiliser l’ensemble des acteurs concernés. Il faudra y intégrer les patients, les professionnels de santé, les organismes payeurs en particulier les organismes complémentaires, les industriels du numérique en santé en particulier les éditeurs de logiciels, mais plus largement tous ceux qui interviennent dans l’éducation à la santé tels que l’école, le monde du travail, etc. » précise Jean-Paul Ortiz.