Nouvelles mesures pour la prescription des anti-épiléptiques, il faut « limiter l'exposition des enfants à naître à ces médicaments »

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Nouveau durcissement en vue en 2025 pour la prescription et la délivrance d'anti-épileptiques en France : l'agence du médicament (ANSM) a annoncé vendredi des modifications pour l'octroi de plusieurs traitements et un renforcement de l'information, pour réduire les risques pour le foetus.

Nouvelles mesures pour la prescription des anti-épiléptiques, il faut « limiter l'exposition des enfants à naître à ces médicaments »

© Midjourney x What's up doc

Les médicaments anti-épileptiques sont indiqués dans le traitement de l'épilepsie mais sont parfois prescrits également contre certains troubles de l'humeur et psychiatriques, certaines migraines, certaines douleurs neuropathiques.

Avec les futurs changements, « l'objectif est de limiter l'exposition des enfants à naître à ces médicaments compte tenu de leurs risques pour le foetus », a résumé à l'AFP le directeur médical de l'agence sanitaire, le Dr Philippe Vella.

Première famille de traitement visée: les médicaments à base de valproate et dérivés (Dépakine, Micropakine, Dépakote, Dépamide, Divalcote et génériques).

Le changement majeur concerne « les adolescents et les hommes susceptibles d’avoir des enfants », face au risque potentiel de troubles neurodéveloppementaux en cas de traitement du père dans les trois mois avant la conception.

A partir du 6 janvier, les traitements avec ces médicaments ne pourront être initiés que par des neurologues, psychiatres et pédiatres -le renouvellement pourra ensuite être prescrit par tout médecin, a indiqué l'ANSM.

Les patients déjà sous traitement devront, eux, prendre rendez-vous d'ici au 30 juin 2025 avec leur neurologue, psychiatre ou pédiatre.

Une mesure qui rentre en vigueur à partir du 6 janvier

Une attestation d’information partagée devra aussi être cosignée chaque année par le patient et le prescripteur et présentée obligatoirement au pharmacien, en complément de l’ordonnance, pour obtenir un médicament à base de valproate.

Chez les filles, les adolescentes et les femmes, l'actuel formulaire d’accord de soin sera remplacé par une attestation d’information partagée.

Autre catégorie de médicaments ciblée: la carbamazépine (Tegretol et génériques).

Pour les filles, adolescentes et femmes susceptibles d’avoir des enfants ou enceintes, l'information sera renforcée via une attestation cosignée avec le prescripteur et obligatoire, avec l'ordonnance, pour se faire délivrer le traitement à la pharmacie.

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Cette mesure s'appliquera à compter du 6 janvier pour les démarrages de traitement, du 30 juin pour les patientes en cours de traitement.

Si « les risques de malformations et de troubles du neurodéveloppement liés à l'exposition maternelle à ce traitement sont connus de longue date », « il y a encore trop de grossesses exposées à ce médicament alors qu'il y a des situations où l'utilisation devrait être évitée », a expliqué Philippe Vella.

Ces annonces interviennent dans un contexte plus général où l'ANSM durcit depuis plusieurs années sa politique envers des anti-épileptiques jugés à risque pendant la grossesse.

Avec AFP
 

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