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« Nous, médecins, chirurgiens, psychiatres hospitaliers, évoluons, pour notre formation et notre activité professionnelle, au sein de structures encore trop souvent dominées par une culture sexiste, machiste et patriarcale. Nous en sommes imprégnés », écrivent ce lundi les signataires de la tribune, de tous âges.
Ils se disent nombreux, au cours de leur carrière, à avoir entendu des remarques sexistes, voire, pour certains assisté « à ce qui se nomme clairement maintenant des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel », et n'avoir pas réagi. Pour eux, « la tradition » et le « à-quoi-bonisme » dans des milieux « très hiérarchisés », leur ont donné « de bonnes raisons » de se taire.
La culture carabine en ligne de mire
« Sous le prétexte d’un besoin de défoulement, les traditions carabines ont repris longtemps un imaginaire paillard purement masculin, faisant des femmes un objet sexuel à disposition », écrivent également les signataires, évoquant notamment les salles de garde des hôpitaux ornées de fresques sexuelles « où figurent parfois des scènes de viols ».
Mais ces « traditions » ont un impact réel « incontestable » sur le comportement des hommes. Une vaste enquête menée par l’Ordre et dont les résultats ont été révélés en novembre, montre qu’une femme médecin sur deux déclare avoir été victime de violences sexistes et sexuelles (outrages, harcèlement, agressions et viols) dans son parcours étudiant ou professionnel.
Selon les répondants à cette enquête, la majorité de ces violences se sont déroulées lors des études et ont été le fait d'hommes, enseignants, maître de stages et encadrants.
Mais pour les signataires de la tribune, cette atmosphère « sexiste » et « violente » est également néfaste pour les autres professionnelles de l'hôpital (infirmières, aides-soignantes, secrétaires), ainsi que pour les patientes, en particulier celles victimes de violences sexuelles.
Pour eux, la fin des violences sexistes et sexuelles dans le monde médical ne passera pas sans une mobilisation de la communauté toute entière.
À ce titre, les signataires assurent qu’ils « aideront les collègues victimes dans leur démarche de signalement », « s’opposeront à ce que les responsables de violences soient promus » et « demanderont des enquêtes et des sanctions à l’institution ». « Persister dans notre silence serait coupable », concluent-ils.
Source:
Le Monde