Le prix du silence à l’hôpital : témoignage d’une docteure junior

Article Article

Amélie* vient de terminer son internat en médecine interne. Dans ce texte, elle livre un témoignage fort sur les dérives hiérarchiques et le poids du silence à l’hôpital. Entre surcharge, isolement et propos destructeurs, elle raconte ce que l’on tait trop souvent. En prenant la parole, elle cherche à soutenir les jeunes soignants en souffrance, et à nourrir une prise de conscience urgente : celle d’un système qui doit changer, pour que l’on puisse continuer à apprendre et à soigner sans s’abîmer.

Le prix du silence à l’hôpital : témoignage d’une docteure junior

© Midjourney x What's up Doc

« Consciente que l’internat ne rimerait ni avec confort ni avec répit, j’étais pourtant pleine d’envie, après tant d’années d’étude et de théorie. 

Dès mon premier semestre, j’ai été plongée brutalement dans la réalité d’un hôpital en manque de moyens : trop vite, trop seule, avec des responsabilités démesurées. 

Je me souviens de cette patiente morte au scanner en pleine décompensation cardiaque, elle n’aurait jamais dû être allongée, encore moins transportée mais je n’avais pas été prévenue. Aucun chef ce jour-là, un “couac de planning”, m’a-t-on dit ; je suis restée seule à porter cette culpabilité jusqu’à la fin de la journée. Et plus tard en RMM, aucune prise de conscience des supérieurs. C’était ma charge. Je n’étais qu’en premier semestre.

Pendant 4 ans, j’enchaîne les gardes de

Les gros dossiers

+ De gros dossiers