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Un ancrage important sur le territoire
Créé en 2022, Mon soutien psy permet à toute personne âgée d’au moins 3 ans de bénéficier de séances avec un psychologue partenaire, prises en charge par l’Assurance Maladie (60%) et les organismes complémentaires (40%). L’objectif initial était de lever le frein majeur à l’accès aux soins, le coût, dans un contexte où près de 40 % des Français qui en avaient besoin n’avaient jamais consulté de psychologue.
Trois ans plus tard, les chiffres témoignent de son ancrage. À la fin du mois de septembre 2025, plus de 900 000 patients ont déjà bénéficié du dispositif, représentant 4,9 millions de séances réalisées sur l’ensemble du territoire. Plus de 7 500 psychologues partenaires participent aujourd’hui à ce maillage inédit, avec en moyenne 123 patients accompagnés et 625 séances de thérapie effectuées par psychologue. Autant de preuves tangibles que Mon soutien psy constitue bien un outil de santé publique qui remporte l’adhésion.
Le dispositif a su évoluer pour répondre aux besoins du terrain. L’accès est désormais simplifié. L’adressage par un médecin qui constituait un frein pour certains patients, n’est plus obligatoire. Le nombre de séances remboursées est passé de 8 à 12 par an, et la rémunération des psychologues a été réévaluée pour encourager leur participation. Des ajustements qui témoignent d’une volonté d’adaptation constante et d’une reconnaissance accrue du rôle du psychologue dans la prévention et le suivi des troubles psychiques.
Les médecins généralistes en première ligne
Les médecins généralistes sont le plus souvent les premiers interlocuteurs des patients et jouent un rôle central dans l’orientation vers la psychothérapie. Selon une étude BVA réalisée en juin 2025, plus d’un Français sur deux consulterait en priorité son généraliste en cas de mal-être, et près d’un sur trois considère désormais normal de consulter un psychologue. Ces données traduisent une évolution culturelle profonde et une meilleure acceptation de l’accompagnement psychologique comme alternative ou complément du traitement médicamenteux.
Pour le Dr Sarah Longé, médecin généraliste et gériatre, l’arrivée de Mon soutien psy a véritablement changé la donne : « Avant, il y avait un frein financier évident, surtout chez les étudiants. Aujourd’hui, grâce au dispositif, ils peuvent accéder à un psychologue sans que le coût soit un obstacle. C’est une avancée majeure pour cette population. »
Dans son cabinet, elle voit défiler des étudiants en difficulté, mais aussi des adultes en situation précaire ou en souffrance psychologique liée à un deuil, une séparation ou une anxiété persistante. « C’est un dispositif qui change la donne, poursuit-elle. Il permet une continuité des soins et une prise en charge globale. Pour les dépressions légères à modérées, on peut éviter de prescrire des antidépresseurs. On met en place d’autres approches, plus douces, et les résultats sont là. »
Mon soutien psy a ouvert un espace de collaboration entre médecins et psychologues, jusque-là rarement formalisé
Au-delà du bénéfice clinique, Mon soutien psy a ouvert un espace de collaboration entre médecins et psychologues, jusque-là rarement formalisé. Les échanges se sont fluidifiés, les pratiques se sont rapprochées au bénéfice des patients. « Avec certains psychologues, on échange régulièrement pour faire un point sur un patient, explique Sarad Longé. C’est simple, rapide, et très utile pour ajuster la prise en charge. »
Le dispositif profite également aux jeunes psychologues désireux de s’ancrer dans une démarche de santé publique. Certains y trouvent un moyen d’élargir leur patientèle, d’autres une opportunité de s’impliquer dans une mission de prévention. « Pour les psychologues qui le souhaitent (après 3 ans minimum d’expérience clinique nldr), c’est une porte d’entrée dans le soin remboursé. Pour les patients, c’est une ouverture inespérée. Tout le monde y gagne », observe la généraliste.
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Mais pour durer, Mon soutien psy devra continuer à se renforcer. Dans certains territoires, le manque de psychologues partenaires demeure un frein, et tous ne trouvent pas forcément avantage à des tarifs encadrés. Pourtant, l’enjeu dépasse la rentabilité : il s’agit de santé publique. « Ce dispositif rend service à la population et améliore la qualité du suivi, estime Sarah Longé. C’est un succès, et il faut le faire vivre. »
En trois ans, Mon soutien psy a fait la preuve de sa pertinence. À l’heure où les troubles anxieux et dépressifs continuent de progresser, ce dispositif, né dans un contexte d’urgence, apparaît désormais comme un pilier durable du système de soins.