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La délivrance à l’unité « ne constitue pas un levier décisif pour réduire les dépenses de santé », mais cette pratique doit être « développée de manière sélective », selon un rapport de cette institution qui contrôle l’utilisation de l’argent public.
Sa généralisation « bouleverserait l’ensemble de la production et de la distribution des médicaments, et augmenterait dans une proportion non négligeable la durée de l’acte de délivrance au comptoir des pharmacies ainsi que la rémunération de celle-ci », justifie la Cour, en réponse à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale sur fond d’examen du budget de la Sécu.
Ces coûts pourraient annuler les économies réalisées, selon le rapport qui souligne que « la comparaison des grands indicateurs de dépenses de santé entre pays de l’OCDE ne met d’ailleurs pas en évidence de corrélation entre délivrance à l’unité et moindre dépense pharmaceutique ».
Moins de gaspillage, mais des limites
Les syndicats de pharmaciens d’officine mais aussi de l’industrie du médicament répètent à l’envi que systématiser ce mode de délivrance est « une fausse bonne idée » tant sa mise en œuvre s’annoncerait compliquée et coûteuse.
En France, la boîte constitue le pilier de l’économie du médicament : elle en détermine le prix, encadre son autorisation de mise sur le marché et assure la sécurité de sa distribution.
Une généralisation de cette pratique risquerait de poser un problème de traçabilité et nécessiterait de faire évoluer le mode de rémunération des pharmaciens, souligne le rapport.
Toutefois, la Cour des comptes reconnaît que la vente à l’unité, qui ne peut s’appliquer qu’aux médicaments sous forme orale sèche (comprimés et gélules), présente certains « avantages significatifs » pour l’environnement et en termes de réduction de gaspillage de médicaments et de risque pour les patients (automédication, antibiorésistance…).
Pour l’heure, l’ensemble des délivrances à l’unité ne représente que 0,08 % des dépenses de médicaments en ville.
En France, la délivrance à l’unité est obligatoire depuis longtemps pour les stupéfiants.
Depuis 2022, la délivrance à l’unité des antibiotiques est autorisée pour lutter contre l’antibiorésistance et contre le gaspillage. Depuis 2024, elle peut être imposée pour certains médicaments soumis à des difficultés d’approvisionnement. Elle a été appliquée en 2025 pour la quétiapine, un antipsychotique.
Dans les établissements de santé, en revanche, les médicaments sont systématiquement délivrés à l’unité.
Avec AFP
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