A Marseille, la Timone embauche des bénéficiaires du RSA

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Pour pallier le manque de personnel et décharger les paramédicaux d’une partie de leurs tâches administratives, l’AP-AM a recruté des agents administratifs, en CDD. 

A Marseille, la Timone embauche des bénéficiaires du RSA

Hôpital La Timone à Marseille.

© IStock

En France, au moins 20 % des lits sont fermés dans les hôpitaux à cause de postes vacants. Marseille ne fait pas exception. A ce jour, il manquerait au moins 50 médecins et 150 paramed à l’AP-HM. “On a un enjeu majeur d’attirer vers nous, souligne François Crémieux, directeur général de l’AP-HM. Avec environ 18 000 personnes employées à l’AP-HM, nous sommes le premier employeur de la région. Il y a à l'hôpital un très grand nombre de professionnels qui y travaillent, en plus des blouses blanches.” 

« Cela faisait plusieurs mois voire plusieurs années que l’on réclamait un agent logistique au bloc »

Aussi, pour tenter de rendre les hôpitaux plus attractifs, l’AP-HM lance un dispositif d’aide au retour à l’emploi, en partenariat avec Pôle emploi, le département et l’Etat. L'idée : embaucher des personnes qui étaient jusqu’à présent au RSA sur des contrats “Parcours Emploi compétence” (PEC) de neuf mois au poste d’agent administratif. “Ça faisait plusieurs mois voire plusieurs années que l’on réclamait un agent logistique au bloc, explique Laure Di Capua, cadre supérieure gestion des blocs opératoires à l'hôpital de la Timone et Sud. Avant c’était les paramed qui s’en occupaient et donc qui s'éloignaient du soin, au détriment du patient. On a accueilli cette embauche à bras ouvert.” C'est El-Mongi, 38 ans, qui a signé pour ce poste. Ancien employé du BTP, il travaille désormais au bloc pour un peu plus de 1 200 euros par mois. “J’ai postulé partout pour trouver du travail, explique-t-il. Mais en général après deux trois jours d’essai, je n’étais jamais rappelé. Au final, je me suis retrouvé au RSA alors que j'avais envie de travailler, que je suis compétent et que je suis plein de bonnes volontés.”

« Ce ne sont pas des emplois pérennes, il faut que ça tourne. Tout l’enjeu est de les orienter après vers des formations »

Comme lui, dix personnes ont été recrutées pour ranger, reconditionner et s’occuper de la mise en rayon au sein de l'hôpital. Ces agents logistiques, répartis au sein des services de l’hôpital de la Timone, ont pour objectif d’assister les soignant·es dans des tâches non médicales (rangements de matériels, petites courses, décartonnage…). Ce contrat de neuf mois, non diplômant, est reconductible une seule fois. “Ce sont des emplois tremplins, admet Guillaume Hermitte, directeur des ressources humaines de l'AP-HM. Ce ne sont pas des emplois pérennes, il faut que ça tourne. Tout l’enjeu est de les orienter après vers des formations.”  A terme, l’AP-HM espère que 10 % des personnes resteront au sein de l'hôpital sur la cinquantaine de recrutements prévus en contrats PEC sur 2023-2024. 

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/marseille-tirs-de-carabine-linternat

C’est en tout cas ce qu'espère Carole, agent logistique à La Timone au pôle cardio-vasculaire thoracique. “J’ai commencé les petits boulots à 16 ans, détaille-t-elle. J’ai dû m’arrêter de travailler à cause de mes deux grossesses. Surtout la deuxième parce que mon enfant est en situation de handicap. Quand j’ai trouvé une structure pour lui, j’ai pu reprendre le travail et donc Pôle emploi m’a proposé un contrat PEC.” Ce premier poste dans le secteur hospitalier lui a donné envie de poursuivre sa carrière future à l'hôpital, et elle espère désormais pouvoir continuer, après une formation, comme aide-soignante. 

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