Loi de santé

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Ce qu'on repproche à la ministre

Loi de santé

On repproche à la ministre d'être sourde aux négociations et aux propositions des syndicats. "Je suis venue là pour manifester contre cette loi qui est démagogique, contre-productive, coûteuse et innefficace. On est scandalisé de la façon dont elle a été mise en place sans négociation, sans concertation avec nos représentants", s'insurge Véronique, gynécologue obstétricien à Lyon. Stéphanie, généraliste, renchérit : "il y a certainement des choses à revoir dans notre système de santé, mais il faut en discuter avec les professionnels de santé, il ne faut pas les bouder, et les usagers non plus ! Il y a certainement un chantier à mettre en oeuvre, mais ce n'est pas en imposant une loi comme un couperet que ça va fonctionner. Ce n'est pas ça qui va améliorer l'accès aux soins et la santé des français."

Un autre manifestant ajoute, plus virulent encore : "Il n'y a eu aucune concertation préalable. Manuel Valls parlait d'une conférence nationale de santé, elle aurait dû avoir lieu avant, en amont ! Il n'y a absolument rien eu. Des groupes de travail ont été mis en place par Marisol Touraine, c'est une véritable pantalonade. On s'est contenté de simplement renommer certaines structures : on ne dit plus services territoriaux mais communautés territoriales, on change les mots mais le fond du problème est toujours le même. C'est une véritable pantalonade de négociations."

La cause de tout ça ? Une ministre déconnectée de la réalité, c'est le sentiment qui domine. "On a affaire à une politique hors sol qui ne tient pas compte de la réalité du terrain", repproche Didier, généraliste à Givry. Les internes ne sont pas en reste : "c'est une réforme inutile qui n'a aucun intérêt, faite sans concertation, par quelqu'un qui n'est pas sur le terrain", nous dit Frédéric, interne en chirurgie. Clément, interne à Nice, lance un message à la ministre : "nous voulons lui dire de venir voir comment se passe concrètement la santé dans les hôpitaux, chez les médecins généralistes, et aux urgences, parce que la loi n'est pas du tout adaptée à ce que l'on vit nous-même tous les jours."

Jean-Noël, interne à Montpellier ajoute : "cette loi a été faite sans tenir compte des négociations qui ont eu lieu depuis plusieurs années avec tous les syndicats de médecins. Les internes d'ailleurs n'ont pas vraiment été invités cette fois-ci." Il s'adresse ensuite à Marisol Touraine : "on veut lui dire de nous écouter, d'arrêter de passer outre les revendications des médecins et de tenir compte des négociations."

 

 

Propos recueillis par Léa Drouelle
Photo : Cécile Lienhard

Source:

Cécile Lienhard

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