Les médecins soudanais ne cessent de dénoncer des attaques contre le corps médical submergé par la répression sanglante des protestations contre le coup d'Etat mené le 25 octobre 2021 par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane.
Lundi soir, après de nouvelles manifestations ayant fait trois morts et des dizaines de blessés, notamment par balles, "neuf membres du personnel de MSF ont été arrêtés et détenus par les autorités" alors qu'ils revenaient dans leurs bureaux, a précisé l'ONG dans un communiqué.
Ils ont finalement été "relâchés mardi matin", selon la même source.
Les forces de sécurité sont régulièrement pointées du doigt pour la répression des rassemblements contre le régime, avec plus de 70 morts parmi les manifestants depuis le 25 octobre, le viol de manifestantes, des attaques contre plusieurs médias et des violences à l'intérieur même d'hôpitaux contre des médecins et des blessés.
Depuis plusieurs jours, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique, David Satterfield, et la secrétaire d'Etat adjointe, Molly Phee, sont en tournée au Moyen-Orient pour discuter de la question soudanaise.
A Khartoum, ils ont rencontré le général Burhane et son bras droit, Mohammed Hamdane Daglo, qui ont plaidé devant eux pour le "dialogue comme sortie de crise", selon les communiqués officiels.
"Mais leurs actes --violence accrue contre les manifestants et détention des militants de la société civile-- disent autre chose. Et cela aura des conséquences", a prévenu mardi sur Twitter Mme Phee.
Jusqu'ici, aucune sanction n'a été décrétée contre des dirigeants soudanais, mais Washington a suspendu 700 millions de dollars d'aide (619,5 millions d'euros), tandis que la Banque mondiale a cessé tous ses paiements au pays, l'un des plus pauvres au monde.
Mardi, M. Satterfield a rencontré au Caire le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri. Le ministre égyptien a réitéré l'appui de son pays à l'initiative de l'ONU pour favoriser un dialogue entre les différentes parties soudanaises.
Avec AFP