"On demande à ce que le gouvernement revoie sa copie. On demande collectivement à être reçus et écoutés" par le ministère de la Santé, a déclaré Sébastien Proto, président exécutif d’Elsan au cours d'une conférence de presse inédite avec ses homologues concurrents.
Ils ont vivement critiqué la décision gouvernementale de revaloriser de 4,3% les tarifs des hôpitaux publics et du secteur non lucratif en 2024, mais seulement de 0,3% ceux des établissements privés.
"Si on avait voulu effacer les conséquences de l'inflation, il aurait fallu augmenter les tarifs de 10%" en 2024, a estimé Sébastien Proto. Sans aller jusque-là, les établissements privés réclament une hausse de 3,2% de leurs tarifs, afin que "2024 ne soit pas une nouvelle année de dégradation profonde".
"Plus on soigne, plus on travaille à perte, c'est intenable", du fait de "l'inflation qui n'a pas été compensée", s'est agacé Pascal Roché, directeur général de Ramsay Santé. Ensemble, les trois concurrents assurent "40% de la prise en charge des cancers chaque année", a-t-il ajouté.
Ramsay, Elsan et Vivalto représentant 300 cliniques et collaborent avec 16 000 médecins libéraux
La décision de "sous-financer" les centres de santé privés, très présents dans les territoires, aboutira, selon eux, à faire progresser les déserts médicaux.
Les conséquences seront aussi économiques, selon Sébastien Proto : "Il y aura nécessairement des restructurations" dès cette année et un recul des capacités d'investissement pour soutenir la modernisation.
Les trois groupes comptent 300 hôpitaux au total en France, 5 millions de patients pris en charge, 60 000 collaborateurs dont 16 000 médecins libéraux et près 500 millions d'euros d'investissement chaque année.
Avec AFP