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« L’Assurance maladie détient le pouvoir de stopper le mouvement de shutdown (...) afin de ne pas pénaliser les patients », écrit dans un communiqué « l'intersyndicale des biologistes » (SDBIO, BiOMED, SNMB, SLBC).
Les biologistes reprochent à la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) d'avoir « trahi » un accord conventionnel triennal (2024-2026) signé en juin 2023, et d'avoir décidé durant l'été, « sans concertation préalable », de réduire les tarifs des actes, à compter de septembre.
Ce conflit résulte d'une demande d'analyses biologiques nettement plus forte qu'attendue sur les premiers mois de 2024 (+5,5% en volume).
La Cnam entend maintenir l'enveloppe budgétaire prévue pour l'année (3,784 milliards hors Covid et certaines dépenses spécifiques en 2024), ce qui impliquait de réduire certains tarifs. Elle assure vouloir simplement « respecter les termes » de l'accord, qui fixe des enveloppes annuelles.
De leur côté, les biologistes assurent que ces baisses tarifaires mettent en danger le réseau de laboratoires, particulièrement les petits sites de proximité, alors que « les coûts de production augmentent ». Ils estiment que l'accord a été bâti autour de prévisions erronées et qu'il doit être revu, « dans les prochaines semaines ».
Une baisse justifiée par l'Assurance maladie
S'ils poursuivent le travail après le 23 décembre, ils craignent de dépasser à nouveau l'enveloppe et de s'exposer à de nouvelles baisses tarifaires.
Ils mettent en avant des chiffres de l'Assurance maladie datés de septembre, selon lesquels les remboursements d'analyses de biologie médicale ont « diminué » de 10,6% sur 12 mois, en « période comparable à l'année précédente », déplorant un « effondrement » de leurs revenus.
Mais cette baisse s'explique en grande partie par le repli, attendu, des remboursements de tests liés au Covid-19, ainsi que par le doublement des participations forfaitaires des patients (reste à charge des assurés sociaux, passé de 1 à 2 euros en mai), explique à l'AFP l'Assurance maladie. Ces deux effets étaient « neutralisés » dans les calculs du protocole d'accord.
D'autres facteurs sont à prendre en compte : les baisses tarifaires intervenues dès le 10 septembre, et un premier mouvement de grève des laboratoires du 20 et le 23 septembre, ajoute l'Assurance maladie.
Dans un communiqué fin octobre, la Cnam en « appelle à la déontologie » des biologistes dans un secteur qui selon elle « continue de présenter des niveaux de rentabilité très élevés ».
Avec AFP